Par David Martin, député au Grand Conseil.

On ne résout pas la crise du logement en manipulant les statistiques sur des listes d’attentes ! Avec cette loi, la droite et le MCG n’apportent aucune réponse à la pénurie de logements sociaux dans le canton et ne font qu’attiser les divisions dans la population.

En faisant passer de 2 à 4 ans la durée de séjour requise pour l’accès à un logement subventionné, les personnes concernées ne disparaitront pas comme par magie. C’est le parcours de vie (études, emploi, famille…) et non le prix du logement qui détermine le choix de vivre à Genève. Leur droit de s’inscrire étant retardé de deux ans, certaines personnes ne seront plus comptabilisées comme demandeuses de logement, mais leur besoin en matière de logement demeurera lui bien réel. Pour les plus défavorisé-e-s, cela signifiera deux années supplémentaires dans des logements d’urgences ou à l’hôtel. D’autres seront contraint-e-s de chercher un logement abordable plus loin, en France par exemple, créant ainsi de nouvelles personnes frontalières: un comble pour un projet émanant du MCG !

Il faut savoir que les logements sociaux ne s’adressent pas qu’aux plus précaires, mais également à une partie de la classe moyenne. Un ménage de 4 personnes peut accéder à un 5 pièces en HBM jusqu’à un revenu annuel d’environ 135’000 CHF.

Enfin, en renforçant la durée du critère de résidence, cette loi discrimine autant les personnes étrangères que des Suisses qui seraient partis vivre quelques années hors du canton, que cela soit à Zurich ou même… à Nyon ! Le 13 février, c’est donc un grand NON à cette loi populiste du MCG qui a bénéficié pour l’occasion d’un soutien plus que douteux du centre droit.