Réuni-e-s en assemblée générale le 27 juin, les Vert-e-s ont pris position en vue de la votation du 22 septembre 2024. Au niveau fédéral, les Vert-e-s soutiennent activement l’initiative Biodiversité et rejettent la réforme de la prévoyance vieillesse. Au niveau cantonal, les Vert-e-s recommandent de refuser les modifications de loi sur l’instruction publique et sur l’imposition des personnes physiques (outil de travail).

L’extinction des espèces se poursuit inexorablement avec la disparition des milieux naturels. Plus d’un tiers des espèces animales et végétales sont menacées en Suisse et depuis 1900 notre pays a perdu près d’un cinquième de sa superficie en milieux naturels riches en espèces (prairies sèches, zones alluviales et marais). Lancée en 2019, l’initiative biodiversité est soutenue par une large alliance d’organisations qui s’engagent en faveur de la protection de la nature et du paysage. L’initiative veut inverser la tendance et ancrer dans la Constitution fédérale une protection renforcée de la biodiversité, en lui mettant à disposition davantage d’espaces et de moyens financiers. Elle agit principalement sur trois leviers : les surfaces, la qualité et les moyens. Une fois l’initiative acceptée, le Conseil fédéral, le Parlement et les cantons devront 1) déterminer quelle surface est effectivement requise pour la protection de la nature, 2) veiller à ce que les zones protégées soient assainies, mieux entretenues et étendues et 3) mettre à disposition les moyens financiers nécessaires à la mise en œuvre des mesures urgentes requises pour protéger la biodiversité et pour rémunérer les prestations fournies par la biodiversité dans les terres cultivées, les forêts et les zones urbaines. Une nature saine est vitale pour la population : elle nous permet de produire des aliments, nous protège contre certains dangers, tels qu’avalanches ou inondations et contribue à nous adapter au réchauffement climatique. Pour ces raisons, les Vert-e-s appellent à soutenir massivement l’initiative « Pour l’avenir de notre nature et de notre paysage (Initiative biodiversité)» dans les urnes.

Les Vert-e-s invitent à refuser la réforme antisociale de la prévoyance professionnelle (LPP). Au départ, le deuxième pilier de la LPP devait être réformé sur la base d’un compromis négocié entre associations patronales et syndicats, et soutenu par le Conseil fédéral. La majorité de droite au Parlement n’a cessé ensuite d’amputer cette proposition équilibrée jusqu’à l’absurde. Au final, la plupart des employé-e-s recevront moins de rentes, tout en devant payer plus ! La situation déjà précaire des bas-revenus ou des temps-partiels à la retraite ne sera pas améliorée. Alors que c’était exactement la promesse-clé des partis de droite pour faire passer le relèvement de l’âge de la retraite des femmes en 2022, les femmes se retrouveraient à nouveau perdantes, bien qu’actuellement leurs rentes LPP soient 50% inférieures à celles des hommes. Seul un rejet le 22 septembre prochain ouvrira la voie à un nouveau projet, qui stabilise réellement les finances du 2e pilier et améliore les rentes de celles et ceux qui en ont le plus urgemment besoin.

Au niveau cantonal, les Vert-e-s recommandent de rejeter la loi sur l’instruction publique (LIP) qui vise à diminuer la formation des enseignant-e-s du primaire à 3 ans au lieu de 4 ans actuellement. Cette loi est une attaque directe au métier d’enseignant-e en voulant niveler par le bas la qualité de la formation. En plus, ce métier étant exercé à environ 80% par des femmes, la déqualification du diplôme entraînera non seulement une baisse de l’attractivité du métier mais aussi une nouvelle augmentation de l’inégalité entre femmes et hommes. L’effet négatif d’une formation diminuée affecterait également le statut de généraliste et ne permettrait plus d’enseigner au cycle élémentaire (1P à 4P) et au cycle moyen (5P à 8P). C’est directement l’unicité du statut et la mobilité professionnelle des enseignant-e-s qui sont attaquées. Soutenu par les partis de l’Alternative, le syndicat des enseignant-e-s de l’école primaire (la Société Pédagogique Genevoise) a lancé un référendum qui a obtenu plus de 11’000 signatures, un signal clair de la population genevoise à refuser cette loi le 22 septembre prochain.

Enfin, le parti invite à refuser la modification de l’imposition des personnes physiques (LIPP) (Pour une imposition allégée de l’outil de travail des entrepreneuses et entrepreneurs actionnaires). On appelle «outil de travail» le capital investi par des entrepreneur-euse-s dans leur propre entreprise. Or, il apparaît que ce capital est taxé à la fois au titre de l’impôt sur les personnes morales mais également dans le cadre de l’impôt sur la fortune de l’entrepreneur-euse. Alors que le discours du DF portait essentiellement sur les petit-e-s entrepreneur-euse-s injustement taxé-e-s, la loi soumise au vote propose un projet de réduction fiscale bénéficiant essentiellement aux entrepreneur-euse-s les plus aisés, puisque seules 23 personnes se partageraient 11,5 millions de réduction fiscale, sur les 24 millions que coûtera la mesure alors que la majorité des bénéficiaires n’y gagnera en moyenne que… 130.- par année… Les Vert-e-s reconnaissent le problème de la surtaxation de l’outil de travail et ont proposé une alternative bien plus profitable aux petit-e-s- entrepreneurs-ses refusée par la majorité de droite. En conséquence, le parti estime qu’il n’est pas acceptable d’octroyer des rabais aussi importants à un nombre restreint de contribuables qui n’en ont pas besoin.