L’horizon de la mobilité à Genève n’est pas prêt de s’éclaircir. Hier au Grand Conseil, la majorité de droite est revenue sur deux serpents de mer : la loi sur la compensation des places de parking et la traversée du lac. La droite, après avoir voté un compromis sur la mobilité il y a à peine deux mois, met en péril la mobilité durable !

Des parkings au lieu de places piétonnes

La question du stationnement est centrale dans la réflexion de la mobilité et nous savons à quel point le principe de la compensation des places de parkings a un impact énorme sur l’aménagement de nos rues. Le Grand Conseil a souhaité durcir encore ce principe, posant un nouvel obstacle au développement de la mobilité durable, déterrant de fait la hache de la guerre des transports.

Ce blocage a la conséquence directe d’empêcher les collectivités de procéder aux aménagements de certaines rues et précisément de développer des places, des allées piétonnes et des aménagements cyclables.

Ce projet est particulièrement mal venu parce qu’il y a à peine deux mois, un compromis historique sur la mobilité émergeait au Grand Conseil. Avant même d’avoir eu le temps de passer devant le peuple – le compromis est inscrit à la votation du 5 juin – la droite majoritaire le retouche déjà ! C’est un non respect total des citoyennes et citoyens, appelé-e-s à voter sur le sujet.

La traversée du lac : absurde et inutile

Malgré le double refus du peuple, en 1996 puis en 2014 au niveau de la Rade, malgré la non-entrée en matière de Berne pour un soutien financier et malgré l’opposition de nombreuses communes entre l’Arve et le lac, le projet de traversée du lac refait surface. Avec obstination, le Parlement est revenu sur ce vieux sujet, réchauffé et rejeté à maintes reprises, sous forme cette fois-ci d’une initiative, et dont l’ambition est de résoudre tous les problèmes de circulation à Genève.

Cette initiative n’a pas d’avenir. Elle est dangereuse pour la mobilité, l’aménagement et les finances publiques genevoises !

       Les besoins de mobilité ne se situent pas entre les deux rives du lac. Il faudrait dès lors densifier la rive gauche, or aucun projet de densification n’est prévu au plan directeur cantonal d’autant  plus que cette rive du lac est largement constituée de zones agricoles.

       Le coût estimé à près de 5 milliards est exorbitant Sans soutien de Berne, émerge l’idée d’un partenariat public-privé. Or les potentiels investisseurs ne s’engageront qu’avec une garantie de fréquentation, faute de quoi ils demanderont aux pouvoirs publics d’aligner la différence. L’Etat devrait donc combler le trou.

       Vouloir créer une nouvelle route pour lutter contre l’engorgement de Genève est absurde et inutile. Toute nouvelle route apporte son lot de nuisances et génère un appel d’air à voitures. La conséquence à terme est une augmentation du trafic.

Le réchauffement climatique est pourtant un fait, exprimé chaque jour. Les pics de pollution sont toujours plus réguliers et plus élevés portant atteinte à la santé de la population. Dans de nombreux quartiers le bruit dépasse les décibels autorisés par la loi. Nous ne relèverons pas les défis de la crise climatique en construisant un nouveau pont !

La mobilité du XXIème, c’est investir, sans prétexte, dans la mobilité douce et les transports publics. Des alternatives existent : le réseau Léman express, l’agrandissement de la gare Cornavin, le renforcement des transports publics, le développement d’aménagements cyclables et piétonniers, l’extension du réseau de trams.

Les Verts promettent de mener une campagne déterminée et engagée contre cette initiative le 5 juin prochain et se réjouissent déjà de voir la population rejeter une 3ème fois ce vieux phantasme de la droite, l’enterrant à jamais sous le lac.

Contacts :

Mathias Buschbeck, député au Grand Conseil, 076 341 41 02

Delphine Klopfenstein, députée au Grand Conseil, 076 445 61 06