Par Delphine Klopfenstein Broggini, conseillère nationale

Quand on parle de biodiversité, c’est qu’on désigne la diversité des espèces animales et végétales, des milieux naturels, ainsi que de leurs interactions. Cette nature est aujourd’hui soumise à une forte pression, en Suisse tout particulièrement où un tiers des espèces animales et végétales sont éteintes ou menacées. 60% des insectes et 40% des oiseaux nicheurs sont en danger ou potentiellement menacées. 95% des prairies et pâturages secs ont disparu depuis 1900.

Face à cette crise silencieuse mais pourtant bien visible, ne restons pas muets. Faisons campagne haut et fort pour l’initiative biodiversité soumise au peuple le 22 septembre prochain.

Cette initiative ancre dans la Constitution fédérale une protection renforcée de la biodiversité, en lui mettant à disposition davantage d’espaces de qualité et de moyens financiers. Le Parlement aura ensuite pour tâche de la mettre en œuvre dans des lois d’applications concrètes et directes. Comme par exemple, la mise en réseau des espaces naturels à travers des trames bleues pour l’eau, vertes pour l’arborisation et noires contre la pollution lumineuse. Mais aussi à travers l’amélioration qualitative des aires de biodiversité existantes ou encore le déploiement de la nature dans les villes et les agglomérations.

Nous le savons, le dérèglement climatique déstabilise en profondeur notre environnement et la biodiversité. L’impact est particulièrement aigu en Suisse, avec ses glaciers et ses écosystèmes sensibles. Les espèces luttent pour s’adapter à la rapidité des changements climatiques. Certaines espèces deviennent plus vulnérables, tandis que d’autres, souvent invasives, trouvent de nouvelles niches pour se développer. En agriculture, la biodiversité est pourtant primordiale ; la contribution des animaux polinisateurs ou des organismes participant au renouvellement du sol n’est plus à démontrer 

La biodiversité est aujourd’hui notre meilleure « assurance-vie » pour s’adapter aux changements climatiques. Protéger la nature, c’est en effet protéger notre propre existence.