« Ce projet de loi représente une dégradation de l’accueil de la petite enfance pour le personnel – à grande majorité féminin – les enfants et leurs parents. Et il ne créera pas une seule place supplémentaire. » Valentin Dujoux, vice-président des Vert-e-s genevois-es

Dans le domaine de la petite enfance, les conditions de travail sont règlementées. Face à de très jeunes enfants, le personnel éducatif doit pouvoir répondre aux enjeux actuels que sont l’éducation, l’inclusion et le soutien à la parentalité pour garantir la qualité de l’accueil. Ce sont des métiers qu’il faut faire avec conviction et détermination. La réalité implique des horaires irréguliers, des pauses minutées, du bruit incessant, des postures pénibles, sans compter la charge mentale et la proximité aux maladies infantiles. Le niveau de formation du personnel des crèches mérite des conditions de travail dignes de ce nom. Déjà aujourd’hui, les structures peinent à recruter et garantir la relève.

Or la majorité du parlement n’a rien trouvé de mieux à faire que d’attaquer frontalement les conditions de travail et de salaire dans le domaine de la petite enfance. Elle a démoli une pratique pourtant reconnue : l’application des usages professionnels. Actuellement, toutes les structures d’accueil préscolaire qui ne sont pas municipalisées ou couvertes par une
convention collective de travail, qu’elles soient subventionnées ou non, sont soumises aux usages professionnels, qui imposent des conditions de travail et une grille salariale minimale.

Avec la modification légale, ces usages voleraient en éclat au profit du salaire minimum cantonal. En permettant une telle différence de traitement entre les structures soumises à une CCT – ou les institutions municipalisées – et les autres, la droite pratique une large offensive de sous-enchère salariale. Voulons-nous vraiment un système à deux vitesses, avec d’un côté le personnel sous CCT, et de l’autre, le personnel dont les conditions de travail sont largement détériorées ? Est-ce en rendant les conditions de travail encore moins attractives que l’on résoudra la pénurie de personnel et de places en crèche ? NON !

C’est la première fois que la majorité du parlement ose s’attaquer à un mécanisme de régulation du marché du travail en autorisant quelques entreprises à s’affranchir des règles qui s’appliquent à d’autres. Après les crèches, à qui sera-ce le tour ? Cette « autorisation de sous-enchère » constitue un dangereux précédent pour l’ensemble de l’économie, à laquelle il faut impérativement s’opposer.

Je signe le référendum