Par Delphine Klopfenstein Broggini, députée et candidate au Conseil national. Ce texte est paru dans son blog du Temps le 22 septembre. 

Une large coalition votait, il y a quelques jours au Grand Conseil genevois, un assouplissement de la loi sur la compensation des places de parking. D’une seule voix, de gauche à droite avec le soutien des milieux économiques et environnementaux, chacun.e disait vouloir rompre avec l’inertie de la mobilité à Genève. Une inertie en bonne partie causée par cette loi sur la compensation, posant les places auto sur un piédestal.

L’allègement de cette loi était donc un passage obligé pour opérer quelques avancées – pas une révolution, oh non! – et commencer à appliquer enfin la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée, acceptée par près de 68% des genevois.es.

Les 4’000 places de parcs supprimées par la nouvelle loi sont aujourd’hui dans le viseur du TCS qui lance, presque seul contre tous, un référendum. 4’000 places sur les 220’000 que compte le canton, en surface et en ouvrage, c’est moins de 2% de l’ensemble du parc. Moins de 2% pour servir des dizaines de milliers de piétons, de cyclistes et d’usager.ère.s de transports publics. Moins de 2% pour amorcer enfin le tournant d’une autre mobilité à Genève. A Berne, on vit sur une autre échelle : la ville prévoit la suppression de la moitié des places de parking, soit le 50% de son parc.

Genève pourtant se démotorise, elle aussi, et perd 1’600 voitures l’année passée tandis qu’un ménage urbain sur deux n’a plus d’autos. Le TCS genevois préfère quant à lui tourner le dos à l’avenir, en maintenant son discours d’arrière-garde, son discours suranné.