Par Rudi Berli et Laurent Jimaja, candidats au Conseil national

L’alimentation est un droit qui répond au besoin essentiel de manger !

Manger des produits sains issus d’une agriculture paysanne indigène diversifiée et rémunératrice, qui répond aux attentes sociales et écologiques de la population n’est pas un luxe, mais un droit.

Aujourd’hui deux grands distributeurs contrôlent plus de 70% du marché alimentaire en Suisse et imposent des prix bas à la production et des prix de ventes élevés à la vente à la population. Ces pratiques commerciales qui favorisent l’industrialisation de la production sont encouragées par la politique agricole de la Confédération. Il est urgent d’inverser cette logique et de développer une agriculture paysanne qui protège les ressources naturelles et qui refroidit le climat, tout en garantissant la sécurité alimentaire. L’objectif doit être de garantir l’accès à une nourriture de qualité à toute la population. Le fonctionnement du marché limite la demande pour des produits d’une agriculture paysanne et durable. Dans la situation actuelle le comportement d’achat est bien souvent dicté par le prix. Manger local et sain ne doit pas être réservé à des personnes aisées uniquement : c’est un droit qui doit être accessible à tout-e-s.

Le système alimentaire est une question politique !

C’est au niveau de la politique fédérale qu’il faut agir pour changer le cadre économique en posant quelques conditions indispensables pour soutenir et renforcer la filière.

Il faudra plus de transparence et, par conséquent, nous nous engageons à œuvrer au  renforcement de l’Observatoire des prix qui existe déjà au sein de l’Office fédéral de l’agriculture. La proposition est de renforcer son mandat en le chargeant de créer de la transparence sur la formation des prix, des marges et des coûts, tout au long de la chaîne des filières agroalimentaires.

Il faut également renforcer la position des producteurs et productrices dans les organisations des différentes filières pour équilibrer les pouvoirs de négociation. Aujourd’hui trois fermes disparaissent tous les jours en Suisse sous la pression économique, alors qu’une production paysanne diversifiée et durable nécessite plus de fermes et plus d’actifs dans la production agricole.

La protection à la frontière doit être adaptée en fonction de la capacité de production indigène durable pour donner une priorité à cette dernière.

Par ailleurs, la politique de soutien de la Confédération doit garantir l’accès à une alimentation saine par un soutien à la demande.

A ces conditions, nous développerons la sécurité et la souveraineté alimentaire de notre pays.