
Pour des quartiers de logements abordables, il faut voter NON le 24 novembre à la modification de la LGZD
Par David Martin, député et chef de groupe des Vert-e-s au Grand Conseil
Non, ce changement de loi n’apporte pas plus de démocratie, contrairement à ce qu’affirment leurs auteurs. Au contraire, il accorderait des droits supplémentaires aux seuls propriétaires de parcelles. Et tant pis pour l’avis des voisins. Et tant pis pour les genevoises et les genevois qui cherchent désespérément à se loger à un prix décent dans ce canton !
Pourquoi cette loi menace-t-elle la mise à disposition de logements abordables dans les nouveaux quartiers ? Explications.
La modification de la loi sur les zones de développement (LGZD) sur laquelle nous votons le 24 novembre prochain résulte d’un contre-projet à l’initiative « urbadem » lancée par l’association des propriétaires de villas. A force d’aller dans leur sens, la majorité de droite du Grand Conseil crée une inégalité de traitement entre les riverains d’un nouveau quartier.
Aujourd’hui, la loi exige – à juste titre – que tout nouveau projet de quartier fasse l’objet d’une d’un processus de concertation avec « les habitants, propriétaires et voisins du quartier ainsi que les associations et la commune ». Demain, si cette loi est votée, elle accordera un privilège inacceptable et choquant aux seuls propriétaires de parcelles situés dans un périmètre de plan localisé de quartier (PLQ).
Ces derniers pourront en effet déclencher un référendum communal sans avoir à passer par la récolte de signatures. Cela leur donnera, tout au long de la concertation, un pouvoir de chantage qu’ils utiliseront pour défendre leurs intérêts privés. Au détriment de quoi ? De la qualité des quartiers, de la nature, des équipements publics, des espaces verts, bref… au détriment de l’intérêt général.
Admettons qu’un PLQ se planifie proche de chez vous. Eh bien si la loi passe le 24 novembre, les préférences des propriétaires pèseront encore plus lourds. Votre avis de voisin-e, de locataire ou d’association de quartier – et même le point de vue de la commune ! – se verront relégués au deuxième plan. L’intérêt privé et le rendement immobilier seront rois (souvent les parcelles appartiennent déjà à des promoteurs). Et cela se répercutera notamment sur les loyers des futurs habitants. C’est inacceptable !
La loi actuelle prévoit une concertation pour les PLQ et c’est une bonne chose. Le droit de référendum communal existe déjà et c’est une excellente chose. Il peut être activé par tout un chacun à travers une collecte de signatures.
Votons NON le 24 novembre à une loi qui renforce les privilèges des propriétaires au détriment des autres citoyens. Nul besoin de changer cette loi. Mettons notre énergie dans l’amélioration de la qualité des quartiers, la création de logements abordables et la défense de l’intérêt public.