Par Denis Ruysschaert, membre du Groupe de travail Egalité

Devenu « Homo Economicus », l’homme moderne est réduit à sa capacité à vendre son temps propre pour de l’argent puis à se lancer dans la frénésie consumériste. Cet homme a délaissé les liens sociaux aux femmes, sœurs, épouses ou filles. Ce sont, souvent, elles qui gardent les relations avec les parents et assurent l’éducation de la descendance. Ce sont aussi souvent les femmes qui maintiennent des relations sociales : elles se préoccupent des proches (maladie, anniversaire), elles prennent soins des personnes vulnérables. Ces activités qui affirment le lien social sont au fondement même du bon fonctionnement de notre société. Elles permettent de nous inscrire dans l’histoire et de nourrir un tissu fertile de relations entre les êtres humains et leurs environnements. Pour autant, ces activités sont largement dénigrées (la preuve, elles sont très mal payées, voire pas du tout) pour ne pas relever directement de la sphère économique productive.

Par une juste évolution de l’histoire, les femmes rééquilibrent maintenant leur participation à la production économique tout en gardant leurs prérogatives dans le domaine social. L’homme moderne a tout intérêt à encourager les revendications féminines et à demander l’équité de genre pour son propre bénéfice. Il s’agit de reprendre sa liberté, c’est-à-dire la maitrise de son temps « productif » et d’inscrire sa vie dans un espace de relations visant l’harmonie. Il s’agit d’établir des relations plus riches de sens intergénérationnel (avec ses parents et enfants), plus diverses avec son entourage social et plus respectueuses avec son environnement. En ce sens, l’équité de genre permet un rééquilibrage dont nous avons tous à profiter, et l’homme en premier lieu.

L’erreur fondamentale est de ne voir dans l’équité de genre que la venue de nouvelles compétitrices sur le terrain économique. Plutôt, il s’agit d’un thème holistique qui donne de l’harmonie et du sens à ce que nous sommes : des êtres humains profondément coopératifs.