Par Adrienne Sordet, députée et responsable du groupe de travail Agriculture des Vert-e-s genevois-es

Dans l’imaginaire collectif, notre vision de l’élevage est souvent bucolique et correspond aux animaux se promenant librement dans les prairies et les pâturages. Pourtant, ce n’est pas la réalité de tous les animaux d’élevage en Suisse et l’initiative contre l’élevage intensif le met en lumière puisque dans certaines fermes :

  • seuls 7% des poulets de chair voient le ciel durant leur vie ;
  • seuls 50% des cochons ont accès à l’extérieur ; 
  • environs 50% des vaches ont accès à l’extérieur (ce n’est pas obligatoire). 

Malheureusement, cette liste n’est pas exhaustive et d’autres pratiques non soutenables éthiquement vis-à-vis du bien-être animal sont maintenues. 

Il y a aussi la question de l’impact environnemental négatif lié à l’élevage intensif puisqu’il requiert l’importation de près d’1,4 millions de tonnes d’aliments pour animaux chaque année. Outre ce bilan carbone, la dégradation des milieux naturels et l’eutrophisation des milieux aquatiques figurent aussi parmi ses effets néfastes sur l’environnement.

Toutefois, si soutenir cette initiative permet de cesser ces pratiques et de responsabiliser les 5% d’exploitations suisses concernées par ce texte, il faut garder à l’esprit que la responsabilité environnementale est l’affaire de touxtes. Il est certes important que le secteur agricole fasse sa part, mais il est nécessaire que les autres secteurs économiques fassent aussi la leur. 

Et puis, n’oublions pas les mangeur-euse-x-s qui consomment de la viande et pour qui près de deux-tiers des terres arables suisses sont cultivées pour les aliments pour le bétail. Et si on revoyait la consommation de viande à la baisse et que l’on cultivait davantage de nourriture végétale pour se nourrir directement ? 

En conclusion, voter OUI à cette initiative permet de remettre en question les modes de productions et de consommation actuels et de tendre vers une souveraineté alimentaire portée par une agriculture à taille humaine, respectueuse du bien-être des animaux, du bien-être des paysanne-x-s et du bien-être du la terre.