Par Antonio Hodgers, Président du Conseil d’Etat et Conseiller d’Etat en charge du département du territoire (DT)

Chère Verte, cher Vert,

J’ai pris la décision de refuser temporairement les dérogations à l’article 59 alinéa 4 de la LCI permettant de densifier la zone 5 (villas) au-delà de la norme ordinaire.

Cette densification échappe à quasi tout contrôle. Il en résulte un tapis de maisons collées les unes des autres qui empêche les cheminements piétons et les couloirs de biodiversité. Avec deux voitures par ménage, ce type d’habitat est par ailleurs très impactant pour la pollution atmosphérique. Il ne participe pas non plus à l’effort financier pour l’équipement des quartiers. En résumé, un frein devait être donné à ce modèle de mal-développement. Le temps notamment pour les communes d’établir leur stratégie de planification pour ces zones.

Mais ce faisant, j’ai voulu aussi entendre la part grandissante de la population pour qui le développement va trop vite. Les racines de la fronde résident dans le modèle fiscal et économique non pas dans la politique d’aménagement. Je veux ainsi réunir la population en 2020 pour un échange approfondi sur la prospérité et la qualité de vie. Nous devons mener ce débat avec l’ensemble des acteurs.rices de la société genevoise. Ce sera un débat franc et sincère qui devra aussi thématiser le rôle de l’Etat que nous voulons fort.

Nous devons forger une vision collective autour de la protection de l’environnement, de la création du lien social et d’une économie au service des femmes et des hommes de notre région. Nous pourrons ainsi continuer à construire la ville que nous désirons. La ville écologique doit plus que jamais rester notre principale ambition.