David Martin

Question urgente écrite déposée par David Martin en mars 2023

Texte complet et réponse du Conseil d’Etat: QUE 1887 A

Exposé de la question:

Le Grand Conseil a voté le 24 février 2022 le projet de loi du Conseil
d’Etat « ouvrant un crédit d’études de 5 800 000 francs en vue de la
requalification multimodale de la moyenne ceinture dans le secteur du pont
de Lancy, dans le cadre de la mise en oeuvre de la loi H 1 21 pour une
mobilité cohérente et équilibrée ».

Selon les propos du Conseil d’Etat dans son exposé des motifs, « une
intervention sur le profil du pont de Lancy et sur l’axe routier route du
Pont-Butin – avenue des Communes-Réunies ainsi que son carrefour avec la
route du Grand-Lancy constitue une opportunité pour améliorer la qualité et
le niveau de service offerts aux usagers tous modes empruntant la moyenne
ceinture. Le projet poursuit donc 3 objectifs multimodaux qui s’inscrivent
dans le cadre légal fixé par la LMCE :

  • conforter la fonction, la lisibilité et la fluidité de la moyenne ceinture pour
    le trafic individuel motorisé, en tant qu’axe du réseau primaire du réseau
    routier, drainant principalement le trafic d’échange entre les différents
    secteurs de l’agglomération à l’échelle de la première couronne,
    conformément à la hiérarchie du réseau routier défini dans le Plan
    d’actions du réseau routier 2015-2018 ;
  • garantir une bonne vitesse commerciale des transports publics, pour
    permettre, d’une part, un rabattement efficace vers la gare CFF de Lancy
    Pont-Rouge et stabiliser, d’autre part, les horaires des TPG sur l’axe du pont Butin en direction de l’aéroport d’un côté et de l’avenue des
    Communes-Réunies de l’autre ;
  • améliorer le confort et la sécurité des déplacements en mobilité douce. »

Pour rappel, le plan climat cantonal vise une diminution de 60% de
carbone de notre canton et de 40% du trafic individuel motorisé (TIM) d’ici
2030. Les Vert.e.s font partie de celles et ceux qui s’inquiètent de voir
s’approcher rapidement cet objectif de 2030 sans que des mesures
suffisamment ambitieuses soient prises.

Par ailleurs, des voix s’élèvent pour dire que l’ouvrage du pont de Lancy
ne permet pas d’atteindre les objectifs environnementaux et climatiques sur
lesquels notre canton s’est engagé.

Dans ce contexte, mes questions sont les suivantes :

  1. Quel est l’état actuel des études relatives à la transformation du pont de
    Lancy ? Quels sont les résultats intermédiaires présentés par les
    mandataires ?
  2. Comment le Conseil d’Etat compte-t-il concilier l’élargissement de la
    capacité routière du pont dédiée au TIM avec les objectifs du plan
    climat cités plus haut ?
  3. Quelles sont les incidences spatiales, foncières et d’imperméabilisation
    de sol de l’ouvrage ? Et en particulier en ce qui concerne les
    émergences nord et sud de la nouvelle galerie inférieure ?
  4. Quelles sont les incidences environnementales de l’ouvrage ? Et en
    particulier au niveau des émergences nord et sud de la nouvelle galerie
    inférieure ?
  5. Quels sont les coûts estimatifs de l’ouvrage prévu ?
  6. Compte tenu de ces enjeux, est-ce possible d’obtenir tous les 6 mois un
    état d’avancement ?

Exposé des motifs

L’appel d’offres pour un mandataire pluridisciplinaire a été préparé puis
complété, en septembre 2022, en intégrant la possibilité du passage d’une
future ligne de tram sur le pont. L’appel d’offres, dont la procédure est en
cours, a été publié en décembre 2022. Le mandat sera adjugé dans le courant
du 1er semestre 2023 et les premiers résultats des études sont attendus en
2024.

Concernant le projet, la mise en 2 étages permettra de libérer de l’espace
en surface sur le pont de Lancy, point notoirement noir du réseau, au profit
des transports publics actuels et, dans le futur, d’un tramway. L’offre sera
ainsi améliorée pour favoriser le transfert modal des utilisatrices et
utilisateurs des transports individuels motorisés vers les transports publics.
Par ailleurs, l’élargissement prévu du tablier supérieur permettra d’améliorer
le confort, la sécurité et l’attrait de l’itinéraire pour les mobilités douces, en
particulier pour les cyclistes. La majeure partie du tracé se trouve dans
l’emprise de l’actuelle route et de l’actuel pont. L’impact au niveau spatial,
foncier et d’imperméabilisation des sols devrait par conséquent être minime.
Les émergences feront l’objet de la plus grande attention lors des études à
venir. Elles seront optimisées au mieux afin que leur impact soit limité au
strict minimum, tout en respectant les contraintes de sécurité. Les incidences
environnementales seront étudiées de manière approfondie lors des phases
d’étude du projet.

Au stade actuel d’avancement, le coût estimatif reste celui figurant dans
l’exposé des motifs de la loi 12814. Sur la base de la variante choisie dans le
cadre de l’étude préliminaire, l’évaluation du coût total du projet a été estimée
à 137,5 millions de francs, prix 2020 +/- 25%. Les études à venir visent à
établir l’avant-projet, le projet d’ouvrage et la demande d’autorisation de
construire, de manière à pouvoir présenter par la suite un crédit de
construction pour l’établissement du projet d’exécution et la réalisation de cet
ouvrage. Le coût estimatif sera affiné au cours des études et précisé avant le
dépôt du crédit de construction susmentionné.

Un état d’avancement à la fin de chaque phase de projet (phases partielles
SIA) jusqu’à la dépose de l’autorisation de construire sera proposé. Puis, à
l’instar de ce qui se fait pour la route des Nations, un état d’avancement des
travaux sera présenté tous les 6 mois.