Par Dominique Tinguely, candidat au Grand Conseil

Personne n’aime payer sa redevance radio-TV. Et la réforme de 1996, qui a confié son encaissement à une sympathique entreprise privée, plutôt qu’aux PTT, n’a pas amélioré la situation.

La politique libérale qui encadre la redevance suscite le malaise : pourquoi la redevance de 365 francs est exigible par foyer et non pas en fonction du revenu ? Dans un pays socialement responsable, les impôts financeraient la redevance radio-TV et chacun, chacune participerait selon sa capacité financière. Pourquoi ce régime pour la redevance, ou encore l’assurance maladie, et pas pour les parcs publics, par exemple ? On pourrait faire payer l’entrée des parcs ou de la rade… Du reste, moi, je n’y vais presque jamais, alors pourquoi devrais-je mettre la main au porte-monnaie ?

Que prescrit l’initiative « No Billag » ? Trois règles principales : « Aucune redevance de réception ne peut être prélevée par la Confédération. La Confédération ne subventionne aucune chaîne de radio ou de télévision. En temps de paix, la Confédération n’exploite pas ses propres chaînes de radio ou de télévision. »

En cas d’acceptation, quel plan B ? (Car il y en a toujours un, quoi qu’on dise.) Le plan B, c’est le plan BidonTV, BlocherTV, ou Berlusconi, soit des chaînes saturées de publicité, sans rigueur éditoriale et qui préfèreront le show à l’information. Ni les chaînes françaises réputées gratuites, ni Netflix ne s’intéresseront à l’actualité suisse et locale. Quant à une taxe volontaire pour financer la SSR, évoquée par certains, qui aura un sens civique suffisant pour la payer ? Et qui la prélèvera ? Billag ?

Le plan B, c’est avant tout un plan « basta ! » L’initiative est hypocrite : elle prétend ne pas vouloir la fin des radios-TV subventionnées (publiques ou privées, telles Léman Bleu, Radio Chablais, Rhône FM…), mais elle sape toute possibilité de les financer.