Par Frédérique Perler, Députée et Vice-Présidente des Verts genevois

Les opposants à l’abaissement du nombre de signatures pour faire aboutir les initiatives et les référendums s’insurgent : le Parlement doit pouvoir travailler sans être constamment bloqué par des référendums dont la récolte de signatures serait facilitée ! Pas question de « brader » les droits populaires !

Pourtant, simplifier le recours au peuple pour faire aboutir des projets témoigne de la force de notre système démocratique. En donnant plus de pouvoir aux citoyennes et aux citoyens, c’est aussi favoriser une meilleure prise en considération de la volonté populaire tout en obligeant à de plus nombreux compromis au sein des Parlements qui devront mieux tenir compte des attentes et objections des minorités. Il n’y a là rien à redouter si ce n’est de se faire désavouer par le peuple.

En comparaison nationale et intercantonale, Genève est l’un des cantons où le nombre de signatures requises est le plus sévère, tout en étant le canton où le pourcentage d’habitants ayants les droits politiques est le plus faible de Suisse. A Zürich, six fois moins de signatures qu’à Genève sont nécessaires pour déposer une initiative et faire aboutir un référendum. De plus, comme canton multiculturel où 40 % de la population n’a pas accès aux droits politiques, les récoltes de paraphes en sont d’autant plus compliquées.

Les pourcentages ont été diminués de manière raisonnable, et cela ne peut en aucun cas être considéré comme un bradage des droits politiques, mais bien comme un ajustement qui n’a pu se réaliser lors des travaux de l’Assemblée constituante.

In fine, le peuple aura le dernier mot !