Choqués par l’opacité totale entourant le retrait de trente-trois cartes d’accès au tarmac à l’aéroport de Cointrin, suspendant de fait l’activité salariée des personnes concernées, les Verts genevois saisissent la Cour des comptes afin qu’elle examine la légalité des mesures prises par le Conseil d’Etat.

Fin décembre, l’aéroport de Cointrin annonçait retirer les cartes d’accès au tarmac de trente-trois bagagistes de l’Aéroport de Genève, sur ordre de la police genevoise et pour motif sécuritaire. Les employés concernés, en grande majorité des hommes frontaliers de confession musulmane, se sont donc retrouvés sans emploi du jour au lendemain, sans savoir exactement ce qui leur était reproché.

Cet événement est survenu dans un contexte extrêmement tendu, peu après les attentats terroristes de Paris en novembre et l’état d’alerte terroriste décrété à Genève en décembre. Dans de telles conditions, il est compréhensible que le Conseil d’Etat prenne des mesures pour assurer la sécurité des Genevois-e-s, mais pas à n’importe quel prix.

Le manque de transparence est en effet total : « pour des raisons de sécurité », le Département de la sécurité et de l’emploi (DSE) ne communique aucun détail sur l’affaire. A ce stade, la population sait seulement que nos autorités ont jeté l’opprobre sur des employés de l’aéroport et ont suspendu leur activité salariée suite à des suspicions.

Conscients de ne pas pouvoir exiger la publicité des critères d’intervention, pour des raisons de sécurité, mais soucieux du respect du droit, les Verts genevois saisissent la Cour des comptes. Il lui est demandé d’examiner si les critères de retrait des cartes d’accès au tarmac sont compatibles, d’une part avec le droit supérieur, d’autre part avec des principes de bonne gestion. Il est en effet de notre devoir, en tant que parti politique, de garder un œil critique sur la gestion de l’Etat et des établissements publics autonomes, et d’intervenir lorsque certaines décisions contribuent, de manière délibérée ou non, à la discrimination de certaines populations, notamment en raison de leur appartenance religieuse. C’est un signal dangereux et porteur de stigmatisation qui peut se révéler plus contre-productif que préventif.

Contacts

Emilie Flamand-Lew, Députée au Grand Conseil, 076 575 91 03

Lisa Mazzone, Conseillère nationale, Présidente des Verts genevois, 077 404 16 08