Par Esther Um, membre active du Groupe de travail Egalité des Verts genevois

Ami-e,

Près de 30 ans après la grève nationale du 14 juin 1991, une autre génération de femmes estime nécessaire de retourner dans la rue le 14 juin prochain pour exiger l’égalité dans les faits. Au départ, j’étais sceptique quant à l’issue d’une telle initiative: A quoi bon? La grève amènera-t-elle plus d’égalité? Laquelle de ces femmes vivra assez pour voir le changement désiré? Et pourtant elles sont nombreuses à répondre à l’appel et à se réunir aux niveaux local, régional, national. Le pari fou de mettre au diapason des femmes de tous horizons, elles veulent le relever. Cela demande de se confronter et résoudre nombre de contradictions, elles y travaillent. Au sein du Collectif genevois, des groupes de travail ont déjà élaboré le Manifeste de 19 revendications demandant un nouvel ordre social: Parce que nous voulons vivre dans une société solidaire, sans racisme, sans sexisme, sans homophobie…; des actions pour rendre le mouvement visible, présent; des plans pour le futur; et surtout la Charte exigeant de vivre ensemble ce qu’on attend de la société: horizontalité, inclusion, participation, bienveillance, créativité, etc. Le Collectif encourage à s’approprier le projet à d’autres niveaux: communes, quartiers, groupes, familles, collègues… Que toutes les femmes aient droit au chapitre!

Je repars toujours tard des réunions, mais elles deviennent les plus stimulantes de mon agenda. Ce qui se joue derrière ces heures passées à ourdir des stratégies même après une longue journée de travail, je ne le saisis pas encore pleinement. Peut-être faut-il chercher avec A. Damasio du côté de l’homéostasie: face à la tendance de la nature à sombrer dans la mort, l’homéostasie est l’entêtement du vivant à persister, à avancer toujours vers le mieux.

Puisses-tu entretenir passionnément ton élan homéostatique cette année, et rejoindre la Grève! Bonne année 2019!