L’initiative cantonale «Sauvons les barrages et l’énergie hydraulique suisses», déposée par les Verts genevois, est soutenue par une majorité de la Commission de l’énergie du Conseil des Etats. Indispensable, elle permettra aux barrages suisses de lutter à armes égales avec le courant nucléaire et fossile, en grande partie importé. Alors que le peuple suisse se prononcera prochainement sur la sortie programmée du nucléaire, le vote en commission est de bon augure.

Mercredi, la Commission de l’énergie du Conseil des Etats (CEATE-E) a donné suite à l’initiative du canton Genève «Sauvons les barrages et l’énergie hydraulique suisses», par 5 voix contre 2 et 4 abstentions, après avoir auditionné une délégation genevoise composée de Boris Calame (député Vert) et Olivier Cerutti (député PDC). Soumise par les Verts genevois au Grand Conseil en janvier 2015 et acceptée par la majorité des député-e-s en août 2015, la résolution, devenue initiative cantonale, poursuit sur sa bonne lancée.

Les infrastructures hydroélectriques suisses sont mises en péril par le prix trop bas du courant, dû à une production excessive d’électricité en Europe. Cette situation est rendue possible parce que les centrales électriques fossiles et nucléaires n’ont pas à assumer leurs coûts externes : coût des futurs démantèlements des centrales nucléaires, coût de la gestion des déchets nucléaires, coûts en termes de santé publique et de dégradation de l’environnement que provoquent les émissions de dioxyde de carbone, etc. Les vieilles centrales nucléaires suisses constituent dors et déjà un véritable gouffre financier. En revanche, les barrages suisses représentent une énergie propre, produite localement, pourvoyeuse d’emplois et un symbole important du patrimoine industriel suisse.

Pour permettre à nos barrages de lutter à armes égales avec le reste du courant, l’initiative cantonale des Verts genevois préconise l’instauration d’une taxe sur l’électricité issue de sources non-renouvelables. Une telle taxe permettrait de prendre en compte ces coûts externes et de limiter la distorsion de concurrence aux dépends de l’énergie renouvelable. L’initiative cantonale prévoit également d’allouer le produit de la taxe aux économies d’énergie et au développement des énergies renouvelables, des secteurs très prometteurs en termes de création d’emplois locaux : selon certaines projections, la transition énergétique en Suisse a un potentiel d’environ 85’000 nouveaux emplois. Enfin, l’initiative cantonale permettrait des réductions pour l’électricité produite dans des centrales à gaz, uniquement sur présentation d’un certificat de provenance. Ces dernières, bien qu’émettrices de gaz à effet de serre, fournissent de l’électricité avec un impact moindre que les centrales à charbon et représentent un risque moins grand que les centrales nucléaires.

Les Verts genevois se réjouissent de cette nouvelle victoire d’étape pour leur initiative cantonale. Elle reflète la bonne volonté des représentant-e-s du peuple à assurer la pérennité des barrages helvétiques et à inscrire la Suisse dans une dynamique énergétique durable, au-delà des clivages partisans. Il est plus que temps d’amorcer le tournant énergétique, pour protéger la population et l’environnement du danger que constituent l’énergie fossile et nucléaire. La Suisse doit se hâter de soutenir et de développer les sources d’énergie propres et locales. Outre l’initiative cantonale en cours de traitement, rappelons que le vote sur la sortie programmée du nucléaire est indispensable dans ce cadre.

Contacts :

Boris Calame, Député, 079 242 21 70

Lisa Mazzone, Conseillère nationale, 077 404 16 08