Par Didier Bonny, coprésident des Verts Ville de Genève et candidat au Conseil National. Texte paru dans son blog de la TdG le 27.09.19 et comme lettre de lecteurs dans la TdG du 25.09.19.

Il y a un an, j’ai pris la décision de ne plus avoir de voiture. Pour un fils de garagiste, c’était une petite révolution ! La première raison qui m’a poussé à faire ce choix était d’apporter ma pierre à l’édifice à la lutte contre la pollution et au réchauffement climatique. Les transports polluent toujours trop et leurs émissions de CO2 continuent à augmenter. A ce titre, la Commission de l’environnement du Conseil des Etats a récemment exigé du Conseil fédéral qu’il fasse des propositions de mesures supplémentaires dans le secteur des transports pour protéger le climat.

La deuxième raison était le coût disproportionné de la voiture par rapport à l’utilisation que j’en avais, mes déplacements se faisant essentiellement à vélo, à pied et en train. Il n’empêche que malgré ces deux excellentes raisons, je craignais tout de même une certaine perte de « liberté » sans mon véhicule à quatre roues qui a fait partie de ma vie depuis mes 18 ans.

Un an plus tard, c’est en fait le sentiment contraire qui m’habite : finies les contraintes que m’imposaient la voiture ! Plus besoin de changer les pneus deux fois par année, d’aller chez le garagiste, de passer la visite, d’acheter la vignette, de payer l’assurance et l’impôt sur le véhicule, de chercher une place introuvable dans le quartier ou encore de perdre son temps durant les trajets, contrairement à ceux effectués en train, et la liste n’est pas exhaustive.

Certes, mes conditions de vie ont rendu ce choix plus facile que pour d’autres : j’habite en ville où presque la moitié des ménages n’ont pas de voiture (qu’en serait-il si 100% des ménages avaient un véhicule ?!) et où les transports publics sont efficaces, je me rends à mon lieu de travail à vélo et je n’ai pas d’enfants en bas âge. Et pour être totalement transparent, j’ai aussi pu au cours de ces douze derniers mois emprunter à cinq reprises la voiture d’une amie, ce qui m’a évité d’en louer une, et profiter le même nombre de fois du co-voiturage.

Loin de moi donc l’idée de faire la leçon à qui que ce soit, mais de faire réfléchir celles et ceux qui se trouvent dans ma situation sur l’utilité d’avoir leur propre voiture. Nous avons la chance en Suisse d’avoir un réseau ferroviaire bien développé et à des prix tout à fait abordables, à condition d’avoir le demi-tarif, d’anticiper sa prise de billet et d’être un peu flexible sur les horaires.

Le réchauffement climatique n’est plus à démontrer, les mois de juillet 2017, 2018 et 2019 ayant été les plus chauds, si l’on excepte 2003, depuis que les relevés existent. Toutes les initiatives individuelles, comme celle dans le cas précis de limiter au maximum ses trajets en voiture, ont donc leur importance pour contenir le mieux possible les conséquences néfastes de ce réchauffement.

Une version plus courte de ce texte a été publiée comme lettre de lecteur dans l’édition de la Tribune de Genève du 25 septembre.