Didier Bonny

Il paraît que les bonnes nouvelles vont par paire. Et ce n’est pas le vote du Conseil National de ce jour qui contredira ce dicton. En effet, après son vote très clair en faveur du mariage civil égalitaire pour toutes et tous, le voilà qui a enterré, à la surprise générale, lors du vote final, la réforme du service civil ! Il a donc finalement, dans un sursaut salutaire et contrairement à l’avis du Conseil des Etats, renoncé aux mesures (1) qui devaient durcir l’accès au service civil et donc le rendre moins attractif.

Par ce vote, la Chambre du peuple a évité de mettre les bâtons dans les roues à ceux qui veulent servir leur pays, mais autrement que dans l’armée qui ne répond pas à leur aspiration de donner de son temps à la collectivité. Le fait que de plus en plus de jeunes s’engagent pour un service civil plutôt que militaire, dont un bon tiers d’entre eux (2264 sur 6205) après l’école de recrues, en est la preuve flagrante.

Avec le refus de cette réforme, le Conseil national, décidément bien plus progressiste depuis les élections d’octobre grâce notamment à la vague verte, a sans doute évité que de nombreux jeunes soient tentés d’emprunter la « voie bleue » et ainsi de n’accomplir aucun service à la collectivité, ce qui aurait été un bel autogoal !

(1) Principales mesures qui étaient envisagées:

  • Les civilistes auraient dû faire au moins 150 jours de service. Dès le premier cours de répétition, les militaires auraient accompli plus de jours que maintenant.
  • Les militaires auraient dû attendre 1 an après avoir déposé leur demande d’admission. Entre temps, ils auraient dû continuer leur service.
  • Les militaires qui auraient déposé leur demande en pleine école de recrues auraient dû terminer deux ans plus vite qu’auparavant leur affectation de 180 jours.
  • Les cadres militaires admis au service civil auraient dû faire 1,5 fois plus de jours qu’au service militaire contre 1,1 actuellement.
  • Les médecins n’auraient plus pu faire le service civil à des postes de médecins.