Le t-shirt de la honte : un symptôme du sexisme ambiant de notre société
La presse c’est fait l’écho des sanctions telles que le T-shirt de la honte, infligées à la rentrée scolaire 2020 à 10 filles et 2 garçons au cycle d’orientation de Pinchat en raison de leur tenue vestimentaire. Ces humiliations ont soulevé indignation et étonnement, aussi bien de la part de parents d’élèves que d’élèves ainsi que de la population en général. Les témoignages d’élèves et d’anciennes élèves fleurissent depuis sur les réseaux sociaux, dénonçant des pratiques diverses et variées dont elles ont été victimes au sujet de leur habillement. Nombre d’entre elles évoquent le sentiment d’avoir été humilié-e-s pour des motifs sexistes. Ces sanctions ne sont plus tolérées par une part de la population genevoise toutes générations confondues. Ces pratiques, qui ne datent d’ailleurs pas d’aujourd’hui, varient beaucoup d’une école à l’autre suivant la sensibilité des directions et du personnel de l’établissement.

Les tenues inadéquates : une notion totalement subjective
Les notions de «vêtements corrects, adéquats ou décents» varient considérablement selon les époques ainsi que du milieu social. Force est de constater qu’elles sont toujours plus importantes et coercitives envers les filles et les femmes. Rappelons-nous que les pantalons étaient interdits aux filles dans les écoles genevoises jusque dans les années 60 et qu’au XVIIIème les chevilles devaient impérativement être cachées. Où s’arrête le décolleté décent… La réponse à cette question n’est pas universelle ou intemporelle. Elle est socialement, spatialement et temporellement subjective.

Pour une vraie école de l’égalité et de la liberté
Aujourd’hui, l’hypersexualisation du corps d’adolescentes est lourd de conséquences pour le développement de leur image d’elles-mêmes. Dans une moindre mesure, la stigmatisation de vêtements masculins rattachés à certaines cultures ou milieux sociaux renforce des discriminations déjà largement présentes dans la société. Des stigmatisations que l’école se donne pourtant comme objectif de combattre (LIP, art 12, al. 1). Les jugements et sanctions prononcées en raisons des vêtements que choisissent de porter des adolescentes, et des adolescents dans une moindre mesure, varient… Cependant, l’humiliation et la discrimination des sanctions sont vivement ressenties par les personnes désignées. Ces sanctions sont en contradiction avec l’art.114 alinéa 1, de la LIP, stipulant que « chaque élève a droit, dans le cadre scolaire, à une protection particulière de son intégrité physique et psychique et au respect de sa dignité ».

Personnes de contact 
Françoise Nyffeler, députée Ensemble à Gauche
Katia Leonelli, députée Les Vert-e-s
Léna Strasser, députée PS, Cheffe de groupe