Depuis un mois, l’air que nous respirons est bien trop pollué. Alors que l’Ordonnance fédérale sur la protection de l’air n’admet qu’un seul dépassement par année (article 2, alinéa 5, annexe 7), les valeurs limites ont été presque quotidiennement franchies (cf tableau ci-joint). Assez des mesures bonne conscience et de l’incohérence de l’action de l’Etat : les Verts appellent le Conseil d’Etat à mettre en place une politique de mobilité durable pour éviter les pics de pollution et préserver la santé de la population. En cas de pics de pollution, ils demandent l’instauration de mesures urgentes et fortes. Ce mois de pollution ne doit plus se reproduire.

Demain, vendredi 24 juillet, cela fera un mois que le canton connaît d’inquiétants pics d’ozone presque quotidiennement. La norme fixée à 120 μg/m3 par l’ordonnance fédérale pour la protection de l’air a été dépassée à de trop nombreuses reprises et ce, sur des périodes pouvant aller jusqu’à seize heures consécutives certaines journées (notamment le 1er juillet). Le 6 juillet, les mesures enregistrées ont même été supérieures au seuil d’alerte fixé à 180 μg/m3.

Cette pollution augmente la mortalité quotidienne. Elle a des impacts sur le quotidien des personnes travaillant à l’extérieur et sur les personnes dont la santé est fragile. Personnes âgées, enfants de moins de cinq ans et personnes ayant des difficultés respiratoires sont donc les premières à souffrir de ces conditions. Au lieu d’améliorer la qualité de l’air, l’Etat recommande à ces personnes de ne pas sortir durant la journée ! En Suisse, la pollution atmosphérique est la cause de 3’500 à 4’000 décès prématurés par an. C’est un véritable enjeu de santé publique qui doit devenir une priorité pour l’Etat. Cette pollution a également un impact sur l’agriculture, qui voit son rendement baisser de 5 à 10 %. Il y a urgence, pour ne pas finir aux urgences !

Pour ce faire, l’Etat doit faire des arbitrages en faveur de la santé pour éviter les pics de pollution. Il est temps de mener une politique cohérente en matière de mobilité, à même d’améliorer la qualité de l’air. Le plan de mesures OPair existe pour la période 2013-2016 et préconise une diminution du trafic de transit : l’Etat doit le mettre en œuvre. Développement et soutien de l’offre des transports publics, restriction du trafic motorisé, développement du covoiturage, encouragement pour la mobilité douce sont autant de solutions applicables rapidement, et dont les effets se feraient sentir à long terme. Pourtant, que fait le Conseil d’Etat ? Le contraire : réduction de l’offre des transports publics ou ondes vertes voitures qui risquent d’augmenter le trafic. Alors que l’Etat réduit l’attractivité des transports publics, il applique une mesure « bonne conscience » pour inciter les gens à opter pour ce moyen de transport, le tarif réduit, instauré uniquement durant 3 jours le mois dernier.

Assez des effets d’annonce ! En cas de pics de pollution, les Verts genevois demandent que des mesures plus fortes soient instaurées, et ce dès les premiers dépassements: gratuité des transports publics, circulation alternée et vitesse réduite sur l’autoroute (80 km/h).

Les Verts genevois demandent que la santé de la population devienne une priorité de l’Etat, notamment lorsqu’il s’agit de faire des choix en matière de mobilité. L’été 2015 risque fort de se reproduire régulièrement, compte tenu du dérèglement climatique. En outre, les particules fines produisent des altérations sur la santé du même ordre en hiver. L’Etat doit appliquer ses propres prescriptions pour que cet épisode de pollution soit bientôt de l’histoire ancienne.