Par Philippe de Rougemont, Président de Sortir du Nucléaire et candidat au Conseil national

Selon le baromètre Crédit Suisse des préoccupations de la population 2018, « les Suisses ont confiance dans leurs institutions comme nulle part ailleurs. 61% d’entre eux font confiance au Conseil fédéral … 43% en moyenne dans l’OCDE ». En réalité le Conseil fédéral gouverne en protégeant les intérêts des industries, contre son devoir de protection de la population et de la nature. Comme si ce qui était bon pour l’industrie énergétique était bon pour le pays. Exemple avec Beznau : Après Fukushima l’IFSN a réalisé des « stress tests » sur les centrales nucléaires pour évaluer leur sûreté. Le test a révélé qu’un séisme majeur près de Beznau exposerait la population à des doses de 80 millisieverts (mSv), soit 80 fois la dose légalement admise. Qu’a fait le CF ? Fermé la centrale ? Ou augmenté la norme à 100 mSv ? Bravo aux cyniques hélas, vous avez deviné juste.

Le CF subventionne et octroie des passe-droit à tous les râteliers : renouvelables, métiers du bâtiment et exploitants de centrales nucléaires. Pourvu que la formule magique et les partis installés restent en place. Au final on développe les renouvelables, mais pas trop, on fait croire qu’on « sort du nucléaire » mais sans aucun calendrier et on tire sur le projet de loi sur le CO2. Il faudra collectivement faire le deuil d’autorités supposément « blanches comme neige » pour voir les choses en face et se dire que le tournant énergétique devra être obtenu et pas attendu.