Les Verts ont pris note avec intérêt des résultats 2016 en matière de qualité de l’air. L’Etat précise, dans sa communication, que les valeurs limites d’immission fixées par l’ordonnance sur la protection de l’air sont respectées pour les particules fines, tandis que l’ozone est en excès sur la totalité du territoire.

Des conclusions globalement encourageantes mais qu’il faut toutefois considérer avec un certain recul. Les plus faibles concentrations de particules fines sont essentiellement dues aux conditions météorologiques clémentes et les seuils de pollution restent très hauts. On ne peut aujourd’hui se satisfaire de la situation. Le gouvernement doit mener une politique proactive et ambitieuse anti-pollution de manière à mettre en œuvre concrètement son article constitutionnel pour « le droit à un environnement sain».

En effet, à plusieurs reprises pendant l’année, nous avons frisé le seuil d’alerte de pollution de l’air, sans jamais déclencher l’alarme. Pourtant les valeurs étaient élevées, durablement élevées, et ont dépassé régulièrement la concentration de 40 unités pour les particules fines alors que la limite est posée est à 50. Pour seules recommandations de l’Etat, la population était invitée à pratiquer la circulation alternée, sur base volontaire. Il s’agit pourtant d’un problème de santé publique majeur. Chaque année, près de 3000 personnes décèdent en Suisse des causes de la pollution de l’air sans compter les maladies pulmonaires engendrées chez les enfants et les personnes âgées. Au niveau mondial, la pollution atmosphérique est devenue le quatrième facteur de décès prématuré.

Sans politique proactive et ambitieuse de l’Etat, le Plan Climat Cantonal visant à diminuer de 18% le taux de particules fines à Genève d’ici à 2030, aura du mal à voir le jour. D’autant plus que la majorité de droite refusait encore dernièrement la motion verte « Contre la pollution aux particules fines » permettant d’améliorer la situation sanitaire du canton, en proscrivant le diesel du parc automobile de l’Etat. Cette motion avait pourtant une forte valeur incitative et d’exemplarité, car l’Etat a une réelle marge de progression pour dépolluer son parc automobile. Cette même majorité plébiscitait encore un développement démesuré et néfaste de l’aéroport en refusant une résolution verte qui demandait une nouvelle étude sur le développement à venir de l’aéroport. L’impact négatif de l’aviation sur le climat a doublé en vingt ans : le trafic aérien pourrait même tripler d’ici 2030. L’augmentation du trafic aérien risque de générer davantage de pics de pollution et d’annuler les efforts fournis par ailleurs en matière d’isolation des bâtiments.

Il relève de la responsabilité du Conseil d’Etat de mettre en place des politiques publiques ambitieuses en réponse aux urgences climatiques et sanitaires et de mener une politique cohérente de lutte contre la pollution. Le vote ce weekend en faveur de la transition énergétique est un signal fort de la population et doit encourager notre gouvernement à œuvrer concrètement en faveur d’un environnement sain.

Contacts 

Nicolas Walder, Président des Verts genevoises, 079 550 05 13

Delphine Klopfenstein Broggini, députée, commissaire à l’environnement, 076 445 61 06