Déposé par le groupe des Vert·e·s, ce texte demandait d’intégrer le principe du respect des limites planétaires dans le plan directeur cantonal 2050 (PDCn). La commission de l’environnement et de l’agriculture n’ayant pas daigné l’examiner, il a erré dans notre ordre du jour pendant deux ans et demi. Forcée de le traiter aujourd’hui sur le siège, la droite l’a balayé d’un revers de main, par 55 non, contre 33 oui, s’appuyant sur un argumentaire mêlant mauvaise foi et cynisme. Saluons tout de même le courage de la députée centriste Christina Meissner, qui a signé et soutenu cette motion, contre l’avis de son groupe.  

Les limites planétaires correspondent aux neuf cycles écologiques fondamentaux qui maintiennent l’équilibre de la vie sur terre, comme ceux du CO₂ ou de la biodiversité. Elles définissent le seuil au-delà duquel l’humanité consomme plus que ce que l’environnement peut renouveler, absorber ou supporter. Le dépassement de ces limites perturbe profondément ces cycles et entraîne des changements irréversibles, qui menacent la stabilité de notre écosystème et les conditions mêmes qui rendent la vie possible. Cette dynamique s’intensifie et entraîne des conséquences sociales et économiques majeures.

«En clair, le respect des limites planétaires n’est pas optionnel pour notre avenir», avertit Léo Peterschmitt, député vert au Grand Conseil. «Pendant que ce texte dépassait lui-même son délai de traitement légal en commission, une septième limite planétaire, celle de l’acidification des océans, a été dépassée. La quantification des limites planétaires est comme une prise de sang : elle nous donne une idée de l’état de santé de l’équilibre de notre écosystème. Et là, la terre est aux soins intensifs

Notre capital environnemental est en train de s’effondrer sous nos pieds. Nous avons une responsabilité profondément locale à assumer : communes, canton et élu·e·s doivent agir maintenant pour préserver l’habitabilité de notre territoire. …Mais nous avons aussi une responsabilité globale : en tant que l’une des premières places financières et de négoce des matières premières, Genève porte une responsabilité dépassant largement ses frontières. Il est essentiel que nous fixions ensemble, en tant que société, les limites de notre utilisation des ressources naturelles et réfléchissions à un usage juste et équitable de celles-ci. Mais pour cela, il faudra que la droite sorte enfin de son déni.

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