Par Didier Bonny, co-président des Vert.e.s Ville de Genève et co-président de la Fédération romande des associations LGBTIQ

Malgré des avancées en matière de droits pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT), la Suisse occupe la 27e place (sur 49) dans le classement des pays européens en matière de droits LGBT.

Ce classement peu flatteur est dû, notamment, au fait que le mariage civil pour toutes et tous n’existe toujours pas en Suisse et que les personnes LGBT ne sont pas protégées par la loi contre les discriminations et les appels à la haine.

Concernant ce point, le peuple suisse est appelé à voter le 9 février sur l’extension de la norme pénale aux actes homophobes. Depuis 1995, l’article 261 bis du Code pénal protège des groupes de la population contre les appels publics à la haine et à la discrimination sur la base de leur religion, de leur race ou de leur ethnie, des populations qui sont régulièrement la cible de diffamation et de dévalorisation de leur dignité humaine.

Le parlement a décidé d’étendre cette norme à l’orientation sexuelle, mais malheureusement pas à l’identité de genre, permettant ainsi aux personnes lesbiennes, gays et bisexuelles d’être protégées collectivement contre les injures, les dévalorisations ou les diffamations publiques.

Un référendum a été lancé par l’UDF et les jeunes UDC, qui prétendent que la liberté d’opinion serait réduite. Avec l’adoption de cette loi, c’est l’appel public à la haine homophobe qui serait interdit. Et la haine n’est pas une opinion!