La majorité de droite au Conseil national a décidé d’introduire dans la loi sur l’environnement la possibilité « de construire dans les secteurs exposés au bruit (en dépassement des valeurs limites de l’ordonnance sur la protection contre le bruit) moyennant l’installation d’une ventilation contrôlée de l’espace habitable ». Des dérogations aux normes de bruit seront aussi possibles pour la construction d’habitations à proximité de l’aéroport autrement dit, la droite s’octroie la possibilité de lever la protection contre le bruit précisément là où le bruit est le plus élevé. Actuellement, l’Ordonnance fédérale pour la protection contre le bruit offre déjà des possibilités de construire, de façon raisonnable, au cœur du bruit des avions. Cette dérogation dans la loi sur l’environnement crée une dangereuse inégalité de traitement face aux nuisances sonores et à la protection de la santé. Le message délivré par les élu-e-s de droite à Berne est sournois : pour protéger la santé de la population, elles et ils préfèrent assouplir les contraintes plutôt que de les respecter. Les expert-e-s sont pourtant clairs, ils recommandent un renforcement des valeurs limites de bruit (voir communiqué de la Commission fédéral contre le bruit du 09.12.2021).

Et c’est bien à la source que nous devons travailler et des leviers efficaces contre le bruit existent. Lutter contre le bruit de l’aviation, c’est instaurer un couvre-feu de 22 heures à 7 heures du matin, c’est rétablir et renforcer les surtaxes bruit à l’aéroport (pour continuer de financer l’assainissement des logements voisins), c’est réduire le nombre de vols de courte distance (en priorité Genève-Zürich) en basculant sur le ferroviaire et c’est déployer une flotte de trains suisses de nuit et rapides dans toute l’Europe pour créer une vraie alternative.

Les Vert-e-s genevois-es dénoncent cette attaque en règle contre la protection de la santé et contre la mise en œuvre de l’Initiative Pour un pilotage démocratique de l’aéroport, plébiscitée par la population genevoise en 2019. La décision populaire est littéralement sapée au lieu de s’engager durablement contre ces nuisances comme le souhaitait la population. Le parti tient à alerter sur une volonté de détricotage systématique du respect des normes de protection contre le bruit. A l’heure où les coûts du système sanitaire augmentent de façon incontrôlée, il est irresponsable d’exposer la population à encore plus de nuisances ayant un effet important sur leur santé.

Contacts :

  • Delphine Klopfenstein Broggini, conseillère nationale et présidente des Vert-e-s genevois-es
  • Jérôme Strobel, membre du comité des Vert-e-s genevois-es