Depuis plusieurs mois maintenant, les Vert-e-s (voir Question urgente écrite 2058) et les associations s’inquiétaient de l’absence de retour du Conseil d’Etat sur les nouveaux éléments qui seraient intégrés dans la convention d’objectifs 2024-2029. Ils avaient raison.

La convention d’objectifs signée entre le Conseil d’Etat et l’Aéroport de Genève devait fixer un cadre de développement pour les 5 prochaines années, en tenant compte des nouvelles dispositions de la Constitution genevoise de 2019. Cette convention devait servir de feuille de route pour l’aéroport, notamment pour l’atteinte des objectifs climatiques de la Suisse et du Canton de Genève. Elle aurait dû décliner des objectifs clairs, notamment en matière de réduction des nuisances sonores. Il n’en est rien.

Aucun objectif chiffré n’est défini pour la réduction du nombre de vols de nuit. La population devra se contenter du suivi de « l’évolution des mouvements après 22h » qui sera publié dans le rapport annuel et sera en tout temps accessible sur le site internet de l’aéroport. En attendant, les riverain-e-s pourront continuer de bénéficier du doux vrombissement des avions pendant leur sommeil !

Les Vert-e-s attendaient, notamment, des mesures permettant une nette diminution des 9618 vols de nuit par année (soit plus de 26 vols/nuit quotidiens !). Comme c’est le cas à l’aéroport de Zürich, une interdiction stricte des vols entre 23h et 6h aurait pû être appliquée. Des mécanismes pour pénaliser sévèrement les retards auraient également pû être intégrés à la convention. Des mesures pourtant simples et efficaces qui n’auraient que peu pénalisé l’aéroport en rapport au bénéfice pour les habitant-e-s.

Nous regrettons également l’absence d’objectifs en matière de réduction des émissions CO2. Sans mécanisme véritablement incitatif et en restant avec des objectifs généraux et non-formulés, nous doutons sérieusement que l’aéroport puisse répondre aux objectifs définis dans le Plan Climat Cantonal (2ème génération).

Pour finir, nous aurions souhaité un renforcement des dispositions concernant l’encadrement des conditions de travail sur la plateforme aéroportuaire. Les nombreux conflits sociaux qui ont émergé, ces dernières années, auraient nécessité un renforcement du contrôle des conditions de travail et une limitation de la sous-traitance.

Les Vert-e-s tiennent à réitérer leur soutien aux 180’000 personnes qui continueront de subir quotidiennement le bruit des avions. Malgré l’acceptation populaire de l’IN 163, le Conseil d’Etat ne respecte pas la volonté populaire d’un développement maîtrisé de l’aéroport et ne tient pas compte des nuisances générées par son activité.

Contacts

  • Maryam Yunus Ebener, présidente des Vert-e-s genevois-es
  • Matthias Erhardt, vice-président des Vert-e-s genevois-es
  • David Martin, député et chef de groupe
  • Marjorie de Chastonay, députée et commissaire aux transports