David Martin

Chef de groupe

Laura Mach

Vice-cheffe de groupe

Cette nouvelle législature a débuté avec une composition du Grand Conseil inédite. Avec Ensemble à Gauche porté disparu, les partis de l’Entente affaiblis (PLR, Le Centre) et des groupes populistes gonflés à bloc (MCG, UDC, LJS), c’est un décalage général vers la droite qui s’est opéré.

Face à ce nouveau parlement, le groupe des Vert-e-s devra redoubler de courage et de créativité. En effet, les questions climatiques et de justice sociale semblent, aujourd’hui, bien loin des préoccupations du parlement cantonal. L’ensemble du parlement semble se faire aspirer par une droite plus conservatrice et bien décidée à imposer son récit.

II faudra se retrousser les manches pour trouver quelques points de convergence avec les autres partis ou, à défaut, se résigner à une législature jalonnée de référendums… il s’agira, alors, de convaincre la population !

Heureusement, notre groupe, resté stable en nombre de sièges, forme une équipe forte, soudée et motivée. Parmi les 17 élu-e-s (15 député-e-s et 2 suppléant-e-s), on compte 6 député-e-s sortant-e-s et 11 nouveaux-lles, six Jeunes Vert-e-x-s, autant de femmes que d’hommes, une grande diversité de compétences, de métiers et de réseaux dans le monde associatif, les secteurs public et privé.

Dans ce nouveau Grand Conseil, les premières sessions servent à prendre ses marques et à découvrir les forces en présence. Quelques accords ont été trouvés avec le MCG, sur la fonction publique en particulier, ou avec le Centre et Libertés et Justice sociale sur des sujets de santé, de prise en charge des mineurs non accompagnés ou sur les violences domestiques. Rappelons aussi toute une série de sujets qui font l’unanimité et dont personne ne parle (p.ex. crédits d’investissement de travaux et d’informatique). Soulignons également le contreprojet plutôt ambitieux à l’initiative Climat Urbain adopté à l’unanimité du Grand Conseil.  

Mais pour faire avancer nos propres propositions écologistes, il faut désormais convaincre au minimum deux autres groupes pour former une majorité, en plus de nos alliés naturels du Parti Socialiste.

Les premiers débats parlementaires ont donné le ton d’une législature où “l’alliance de droite” sévit avec arrogance et à la manière d’un bulldozer. Première démonstration de force à l’occasion du budget 2024 où les moyens de la transition écologique et sociale ont été sabrés. Et autant de référendums aboutis, en cours ou à venir : remise en question de la répartition des logements au PAV (votation du 3 mars), droit à l’accompagnement en fin de vie et rémunération dans les crèches privées (votation du 9 juin), formation des enseignants, etc.

Autre expression emblématique de la nouvelle majorité : la loi climat genevoise qui visait à inscrire les objectifs de réduction d’émissions de CO2 a été tout simplement refusée en commission. La stratégie de rénovation des bâtiments portée par Antonio – pourtant largement soutenue par la société civile et le secteur privé – a été torpillée par un amendement général surprise qui visait à renverser la table. Espérons que l’accord annoncé récemment se concrétise également au sein du parlement.

Non content d’imposer son agenda politique aux Vert-e-s et aux Socialistes, cette majorité parlementaire composée de deux tiers du parlement n’hésite pas à ignorer les demandes de ses propres Conseiller-ère-s d’Etat. La majorité s’est, ainsi, opposée à N. Fontanet sur des lois « corsets » visant à contraindre l’action de l’Etat et à A. Hiltpold sur l’engagement d’enseignant-e-s qu’elle jugeait nécessaire pour assurer la rentrée scolaire.

Il s’agira dès lors, pour le groupe parlementaire des Vert-e-s, de faire des propositions encore plus solides, de renforcer le dialogue avec la société civile et de construire des ponts, en-dehors du parlement, qui soient à même d’infléchir les positions au sein de celui-ci. A nous de convaincre que le projet de société que nous souhaitons est porteur d’espoir.