Lara Atassi et Sophie Bobillier ont défendu le rôle-clé de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui constitue le socle sur lequel repose toute l’aide aux civils et aux réfugiés palestiniens. Une contribution d’urgence de 5 millions a été votée en faveur de l’UNRWA et d’autres acteurs, qui, par leur action humanitaire et éducative, notamment, tentent d’alléger les souffrances incommensurables de la population palestinienne dans le Territoire palestinien occupé, tout particulièrement à Gaza. 

Uzma Khamis Vannini et Cédric Jeanneret ont contribué à l’élaboration d’une résolution du Grand Conseil à l’Assemblée fédérale « Pour la défense et la promotion de la Suisse comme centre mondial du multilatéralisme et de la diplomatie ». Des concepts que Genève croyait immuables comme le multilatéralisme, les droits humanitaire, le dialogue pour la paix, la santé globale ou le développement durable sont clairement menacés suite aux coupes de l’administration Trump notamment. Et si on transférait le siège de l’ONU de New York à Genève ? La vénérable institution ne serait-elle pas mieux située sur les bords du Léman plutôt que dans un pays qui a décidé de s’entourer de murs et autres barrières douanières ? La résolution a été adoptée à l’unanimité du Grand Conseil (moins deux UDC qui avaient besoin de se faire remarquer).

Céline Bartolomucci a rappelé que s’est produit début avril l’un des épisodes de pollution les plus graves survenus à Genève au cours des dix dernières années : plus de 200 litres d’un produit de type soude caustique se sont déversés dans l’Aire, une rivière que l’on essaye de renaturer depuis une vingtaine d’années : la biodiversité a été anéantie sur plusieurs km, jusqu’à la confluence avec l’Arve où le produit émanant d’une blanchisserie industrielle de Plan-les-Ouates s’est dilué, avec des impacts encore inconnus. Grâce à son intervention, le Grand Conseil s’est saisi en urgence de cette question et a demandé à la commission de l’environnement de proposer des mesures renforcées afin que cela ne se reproduise plus (motion 3116).

Dans ce qui a moins bien marché, Julien Nicolet-dit-Félix a très bien défendu son projet d’abaissement du quorum à 5% au lieu de 7% des votants nécessaires pour pouvoir siéger au Grand Conseil, dans un contexte où le taux d’abstention reste très bas. Il a rappelé les 9 référendums gagnés devant la population durant cette législature, démontrant que notre Grand Conseil n’est pas assez représentatif de la population. Des arguments qui n’ont pas volé très haut lui ont été opposés : « Pourquoi changer ? Tout va très bien ». Dommage pour des groupes à droite et à gauche de l’échiquier politique avec lesquels nous pourrions construire des alliances autour du climat par exemple (Vert’libéraux, Ensemble à Gauche, etc.)

Le psychodrame qui s’est joué à l’occasion du débat sur la résolution 903 « pour les droits des personnes LGBTI+ »  – traitée après des années de tergiversations – est malheureusement assez révélateur de l’orientation prise par la « nouvelle droite » concernant les droits humains, et en particulier les droits des personnes LGBTIQ+, qui étaient l’objet de cette résolution défendue par Yves de Matteis. Alors qu’un des amendements déposés en plénière ne demandait à l’Assemblée fédérale rien de plus que de (faire) respecter les droits des personnes trans*, il a été sèchement refusé par toute la droite élargie à l’exception d’une députée MCG qui a voté en faveur, deux abstentions LJS et… quatre membres du Grand Conseil (Centre, LJS et PLR) qui, bien que présents dans la salle, n’ont pas appuyé sur le bouton de vote.

Il s’agissait de demander à la Confédération de suivre l’exemple du canton de Genève, qui avait voté, à la quasi-unanimité (sauf l’UDC et des membres du Centre), la LED-Genre, permettant de « lutter contre les violences et les discriminations fondées sur le sexe, l’orientation affective et sexuelle, l’identité de genre, l’expression de genre et l’intersexuation. ».

La prise de parole de la députée PLR Céline Zuber-Roy, estimant qu’il y avait une réalité biologique, avec des hommes et des femmes, a mis le feu aux poudres. Marc Falquet député UDC a, quant à lui, qualifié les personnes trans* de malades…  Pour finir, tous les amendements portés par Yves de Matteis ainsi que la résolution dans son ensemble ont été rejetés par la majorité du Grand Conseil. Cet épisode – le plus violent de toute la législature – est symptomatique d’une dérive extrême-droitisante de la majorité conservatrice de notre parlement. La présidente du Conseil d’Etat Nathalie Fontanet a toutefois rappelé l’attachement du canton à l’égalité, Genève ayant été pionnière en Suisse en adoptant en 2023 la LED-Genre, loi contre les discriminations liées au sexe et au genre.

À relever encore:

Par Cédric Jeanneret
Député au Grand Conseil de Genève
Membre de la commission des affaires communales, régionales et internationales
Membre de la commission de l’énergie et des Services industriels de Genève
Membre de la commission des transports