Echos du Grand Conseil des 13 et 14 février 2025 : urgences, résolutions et initiatives (piétonne, coopératives, contraception) : nombreuses campagnes en perspective

Lors de cette session du Grand Conseil, nous avons traité d’une multitude de sujets. L’actualité étant ce qu’elle est, nous n’avons cependant que très peu avancé sur l’ordre du jour ordinaire.
Les nombreuses urgences des groupes, des commissions, du Conseil d’Etat et le traitement d’initiatives par la séance plénière ont occupé les député-e-s.
C’est d’ailleurs lors de cette session que le Grand Conseil a traité de l’initiative portée par les Vert-e-s : « Initiative piétonne : pour un canton qui marche ». Malheureusement, la majorité des députés ont décidé d’y opposer un contre-projet alibi, qui refuse de faire de la marche une vraie politique publique, malgré l’excellent plaidoyer de nos collègues Marjorie de Chastonay et Cédric Jeanneret : « Ce mode de transport reste le parent pauvre des démarches de planification de la mobilité. Pourquoi un mode de transport universel, silencieux, décarboné, bon marché et bon pour la santé devrait se contenter des miettes en matière d’aménagement du territoire ? »
Notre chef de groupe, David Martin, a énoncé la position des Vert-e-s sur l’initiative demandant la réalisation de 10% de coopératives sur notre canton. Les Vert-e-s ont ainsi apporté leur plein soutien à l’initiative et refusé le contreprojet, celui-ci n’allant pas assez loin. En continuant de défendre l’initiative dans les urnes, les Vert-e-s s’engagent à ce que plus de personnes puissent bénéficier de ce mode de vie et payer jusqu’à 40% de loyer en moins par rapport à des appartements en location à Genève.
Pour ce qui est de l’initiative pour la contraception gratuite, les Vert.e.s ont apporté leur soutien à cette démarche et ont refusé le principe d’un contreprojet (mais celui-ci a été accepté par le parlement). Louise Trottet a également indiqué que « Genève détient toujours le triste record des interruptions volontaires de grossesse en Suisse, c’est pourquoi un accès plus généralisé aux moyens de contraception plus efficaces tels que le stérilet s’impose. »
Nous avons également traité des 10 millions demandés par le Conseil d’Etat pour sauver temporairement les emplois de la Genève internationale, et plus particulièrement ceux des ONG. Marjorie de Chastonay a déclaré : » Nous avons crucialement besoin des ONG dans le nouvel ordre mondial imposé par Donald Trump ».
Le Grand Conseil a refusé le projet de loi sur le congé parental, que Julien Nicolet-dit-Félix a brillamment défendu : « Genève veut un ‘congé parental maintenant’, vu que c’était le titre de l’initiative que la population a largement soutenue en 2023. A l’époque, nous avions relevé les problèmes d’applicabilité de ce texte qui, effectivement, est bloqué par Berne. Le PL présenté ici propose une solution alternative rapidement applicable, le refuser sur le siège est un déni de démocratie. »
Un de nos textes a également été accepté à l’unanimité du Grand Conseil (à l’exception de l’UDC…) : Julien Nicolet-dit-Felix a su porter la Résolution 1055 intitulée « Réseau ferroviaire : désenclavons Genève ! ». Alors qu’au cours des vingt dernières années, les CFF ont rapproché Berne, Zurich, Bâle et le Tessin, Genève s’éloigne du cœur de notre pays. Elle est la dernière ville à être exclusivement desservie par une ligne du 19e siècle. Il faut être uni-e-s pour demander à la Confédération de désenclaver notre canton le plus rapidement possible et c’est ce que nous avons fait en déposant cet objet.
Un texte déposé sur les cas de harcèlements aux HUG, et renvoyé en commission, a donné l’occasion à Laura Mach de défendre la création d’une cellule véritablement indépendante. Elle a également requis des changements « dans toute la culture hospitalière, au-delà des mesures immédiates. Car tant que persistera ce déséquilibre structurel des pouvoirs, tant que la progression professionnelle dépendra du bon vouloir d’une poignée de personnes, le risque d’abus restera présent. »
Le Grand Conseil a également renvoyé en urgence au Conseil d’Etat le texte de notre collègue Céline Bartolomucci. Celui-ci traite de l’association genevoise Face à Face, fondée en 2001, et qui prenait en charge jusqu’à récemment les jeunes auteur-e-s de violences. Malgré le succès et les besoins du terrain, Face à Face a cessé ses activités le 31 décembre 2024, en raison du départ à la retraite de sa fondatrice et de l’absence de repreneurs qualifiés. Les Vert-e-s constatent que « les structures existantes ne répondent pas aux besoins des jeunes de moins de 16 ans, laissant de nombreux jeunes livrés à eux-mêmes, avec tous les risques que cela implique pour eux, leur futur et pour la société. »
Sur la pétition « Non à la fermeture partielle de la route de Ferney et au transit automobile dans les chemins communaux et non à l’abattage des arbres du Chapeau-du-Curé », Pierre Eckert a réaffirmé notre soutien à la fermeture partielle. Il a indiqué qu’une conservation d’une mixité avec le trafic motorisé individuel sur le tronçon visé conduirait à une dégradation notable de la vitesse commerciale du tram et à un danger accru sur l’itinéraire cyclable.
Enfin, concernant le PL 12541-A demandant la réinternalisation du personnel assurant la sécurité au sein de l’aéroport, Pierre Eckert a dénoncé la dégradation notable des conditions de travail du personnel : « au lieu de répercuter les coûts de ce renforcement sur les taxes aéroportuaires, la politique low cost de l’aéroport a conduit à déléguer une grande partie des tâches de sûreté à des sous-traitants privés. » Le texte a malheureusement été refusé par la majorité de droite du parlement, à l’exception du MCG.
Par Dilara Bayrak, députée