« L’environnement, l’environnement, et la nature bordel ? », ainsi va un slogan vert qui ressort parfois pour nous remettre à la place des autres animaux peuplant le canton.  Le Grand Conseil a été interpellé avec une pétition (P 2165 B) « pour la sauvegarde des oiseaux par un marquage efficace des parois vitrées des installations publiques proches de zones de verdure » de l’association Convive, animée par un vétéran de l’écologie à Genève, le docteur Guy Loutan, à Thônex. Lara Atassi est intervenue en plénière à ce sujet : « Le Conseil d’Etat a initié une directive contraignante pour les requérants d’autorisation de construire. Les Vert-e-s soulèvent cependant quelques craintes quant à sa mise en œuvre, le rapport du Conseil d’Etat ne nous disant par exemple pas comment son application sera contrôlée. Cependant, ce rapport nous montre que le Conseil d’Etat va dans le bon sens, et dans l’optique d’encourager la poursuite des travaux entamés, les Vert-e-s adopteront ce rapport et vous invitent à faire de même. » Le Grand Conseil a donc pris acte de la réponse du Conseil d’Etat à ce sujet.

Une autre pétition (P 2166 A), « Stop aux nuisances sonores et à l’insécurité dans le quartier des Pâquis », de l’Association de défense économique des Pâquis c/o Hot point, transmet des préoccupations quant à la vie dans leur quartier. Lara Atassi est intervenue sur cette pétition : « Le plan crack, dévoilé en octobre fait partie de la solution, mais cette approche ne permet pas de répondre de façon satisfaisante aux préoccupations des habitant-e-s, qui ne peuvent être adressées que de façon globale. Certaines des propositions de la pétition ne sauraient être réalisés tel quels. Ainsi, la proposition de digitalisation de la prise de contact entre travailleurs-euses du sexes et leurs client-e-s. Les Vert-e-s souhaitent tout de même soutenir les habitant-e-s du quartier des Pâquis et encourager le Conseil d’Etat et les autorités de la ville à adopter une démarche plus globale pour ce quartier. Nous voterons donc l’envoi de la pétition au Conseil d’Etat malgré les réserves sur les solutions prônées ». La majorité du Grand conseil en a fait de même.

Également dans le domaine des transports, nous nous sommes penchés sur la pétition (P 2179 A) « Arrêtons de mettre la vie d’élèves et de cyclistes en danger – Oui à l’installation d’une piste cyclable sur la route d’Annecy ! » Là aussi, Marjorie de Chastonay a trouvé les mots pour valoriser la pétition auprès des élu.e.s : «Les jeunes pétitionnaires ont proposé de créer une piste cyclable bidirectionnelle en suivant une ancienne voie de tram qui pourrait être utilisée comme elle l’est déjà par les piétons. Plus besoin de couper les arbres. Les jeunes sont motivés d’aller discuter avec les propriétaires de ces terrains. L’unanimité de la commission des pétitions les soutient ! ». Le Grand Conseil l’a suivi.

Le Grand conseil s’est prononcé sur notre « Initiative piétonne : pour un canton qui marche ». Les contre-arguments d’intervenant.e.s de droite à ce sujet étaient pénibles à entendre. Mais la peine n’est pas toujours mauvaise, puisqu’ici elle dit que l’on garde une capacité d’étonnement face aux positions défaitistes, le contraire serait signe de résignation. Marjorie de Chastonay a rappelé le cadre de cette initiative verte qui remplit les ambitions politiques officielles du conseil d’Etat. Extrait :  « À l’heure de l’urgence climatique, votée par ce plénum, la marche est le mode de déplacement 100% sans émissions de gaz à effet de serre. » Cédric Jeanneret, son collègue en commission des transports a ajouté au sujet de l’initiative verte : « Cette initiative propose de corriger une inégalité de traitement qui prive les utilisateurs principaux de la voirie d’une vraie stratégie de mobilité. L’accepter c’est donner une impulsion au moyen de transport le meilleur pour la santé, le plus silencieux, le plus sûr ! ». Pourtant soutenue par l’ATE, actif-trafiC, l’ARAG, le Club en fauteuil roulant de Genève, Mobilité piétonne, Pro vélo et le WWF, l’IN a été refusée et le principe d’un contreprojet accepté.

Dans le domaine social, la commission a décidé de lier et traiter quatre propositions parlementaires en une, la motion M 2984 « Pour en finir avec les violences domestiques ». Parfois le Grand conseil travaille des textes en l’absence des députées, non réélues, qui les ont co-écrits. Ici c’était le cas avec des propositions de Marta Macchiavelli. C’est Emilie Fernandez qui est intervenue sur ce sujet : « En 2020 au niveau mondial, ce sont 81 000 femmes et filles qui ont été tuées, dont environ 47 000 (58%) dans un cadre intime et familial. Cette motion invite le Conseil d’Etat à faire de la lutte contre les violences domestiques une priorité et à s’engager vaillamment dans ce combat en suivant les 5 invites proposées, en particulier en exigeant une implication coordonnée de tous les services de l’Etat concernés et du réseau associatif, en fournissant les moyens et en allouant le budget nécessaire pour mettre fin à ces violences. » Voir aussi l’article des Vert-e-s 

Aussi dans le domaine social, le Grand conseil s’est prononcé sur un projet de loi (PL 12791 A) pour une « Contribution temporaire de solidarité des très hauts revenus ». Julien Nicolet-dit-Félix a notamment déclaré : « Alors que les inégalités explosent à toutes les échelles, que les conséquences sociales et économiques de la pandémie de Covid sont encore perceptibles, ce projet est tout à fait proportionné puisqu’il propose un modeste hausse de la fiscalité des plus hauts revenus. » Cela n’aura hélas pas suffi, la fiscalité étant le dernier secteur où nous pouvons imaginer emporter un vote parlementaire pour renforcer l’effet de redistribution de l’imposition.

Le Grand conseil s’est aussi saisi de propositions sur le fonctionnement interne qui n’ont pas grande incidence sur la politique affectant le canton, nous passerons par-dessus.

Pour conclure, malgré la majorité écrasante d’une droite unie et quasi vidée de son aile humaniste, la députation verte parvient à limiter la casse, et apprendre à identifier et actionner les majorités possibles, dans la longue impatience des germinations.

Par Philippe de Rougemont, député