Echos de Berne du 27 juin 2023
Lisa Mazzone, Delphine Klopfenstein Broggini, Isabelle Pasquier Eichenberger et Nicolas Walder racontent des bribes de leur semaine politique. Au menu cette semaine, entre autre: le retour de la loi sur le C02, un rendez-vous avec une conseillère fédérale pour discuter de migration, le dépôt de la pétition contre l’échangeur autoroutier à Viry et un débat de l’Académie de politique étrangère. Bonne lecture !
Lisa Mazzone
Trois quarts des votantes et des votants ont dit un grand « oui » à la loi sur la protection du climat à Genève, ce qui fait de notre Canton le plus ambitieux de Suisse ! Il s’agit désormais de concrétiser les objectifs adoptés par des mesures concrètes pour chaque domaine, en particulier le secteur financier, la mobilité, l’aviation, les bâtiments et l’industrie. La loi sur le CO2 est à l’ordre du jour de ma commission de l’environnement de lundi prochain et il est clair que le projet du Conseil fédéral, très frileux, ne nous mènera pas à la sortie des énergies fossiles dans les temps. Je m’engage pour que le parlement reconnaisse le signal des citoyennes et citoyens et passe des promesses à l’action. Le débat commence.
Delphine Klopfenstein Broggini
La proximité est un pilier de base de notre système politique suisse, comme par exemple prendre un rendez-vous avec la Conseillère fédérale Elisabeth Baume Schneider pour discuter de migration, en particulier des Centres fédéraux d’asile, au cœur d’une modification de la loi sur l’asile. Si l’on peut saluer la volonté de mettre un cadre légal autour de la gestion de ces centres suite à l’enquête sur les violences observées à l’encontre de requérant-e-s d’asile, il faut considérer aussi les effets déshumanisants produits par l’isolement et le caractère semi-carcéral de ces centres. Il est essentiel que les droits fondamentaux des personnes en exil soit respectés.
La trêve estivale permettra de travailler en profondeur certaines thématiques, comme celle de l’eau et de la sécheresse qui sévit actuellement à Genève et en Suisse. L’eau est un bien précieux, un bien indispensable qu’il faut ménager. Car l’eau est de plus en plus une ressource sous pression et la concurrence de ses usages est toujours plus forte. Je reviendrai très prochainement sur le sujet.
Isabelle Pasquier Eichenberger
J’ai participé aujourd’hui à la réunion des organisations environnementales franco-suisse à Viry puis à la remise de la pétition contre l’échangeur routier à la chancellerie du Conseil d’Etat. Cette pétition, initiée par Jérôme Strobel, dénonce ce projet autoroutier du passé. La Charte du Grand Genève pour la transition est claire : nous devons faire de la transition écologique notre priorité. Plutôt qu’un échangeur routier de plus, qui détruit des terres agricoles et rompt un corridor biologique, ce sont les transports en commun et la mobilité douce qui priment.
De mobilité il a aussi été question lors des deux jours passé avec le comité de l’initiative des Alpes, qui prépare ses nouveaux axes de travail, alors que la pression est forte au Gothard. La population ne supporte plus la pression du trafic de loisir et il nous faut proposer des solutions pour le juguler.
Nicolas Walder
Cette semaine, à Lausanne devant nos sections cantonales et à Montreux lors du débat de l’Académie de politique étrangère, j’ai défendu une Suisse active dans la défense du droit international, de la paix et du désarmement. Une Suisse qui s’appuie sur une politique de neutralité engagée et cohérente.
Actuellement 5ème plus gros fournisseur d’armes par habitant au monde, la Suisse ne doit pas assouplir sa législation mais au contraire renoncer à toute exportation, yc en temps de paix. Une Suisse qui doit aussi rendre compatibles ses politiques fiscales et économiques avec la défense du droit international dont les droits humains font pleinement partie.
Concernant l’Ukraine, j’ai rappelé notre condamnation ferme de cette agression illégale et du droit des ukrainien.e.s à recouvrer leur souveraineté territoriale. J’ai réitéré nos appels pour la confiscation des avoirs russes, une application stricte des sanctions et un soutien civil massif extraordinaire en faveur de l’Ukraine.
Ce n’est qu’à ce prix que notre neutralité retrouvera sa légitimité sur la scène internationale.