La communication conjointe des CFF et de la CTSO du 5 mai dernier a fait l’effet d’une bombe auprès de la population genevoise ainsi que celle de l’arc jurassien. La liaison entre Genève et Lausanne se voit allongée de 4 minutes et la ligne Genève-Neuchâtel/Bienne serait purement supprimée. Les Vert-e-s déposent une motion en urgence au Grand Conseil genevois qui vise une révision rapide de ce projet d’horaire, en maintenant une liaison horaire par le pied du Jura et deux liaisons horaire entre Genève et Lausanne sans arrêt.

«En rendant le train moins attractif, on marche sur la tête» : tels sont les termes du spécialiste de la mobilité Vincent Kaufmann dans une interview dans la Tribune de Genève suite à l’annonce conjointe des CFF et de la Conférence des Transports de Suisse Occidentale (CTSO) du 5 mai dernier. En effet, pour la période 2025-2034 au moins, il est prévu de supprimer la liaison directe entre Genève et Neuchâtel/Bienne et de rallonger le temps de trajet pour Lausanne. De fait, la liaison entre Genève et Lausanne se voit allongée de 4 minutes, qui s’ajoutent à celles déjà perdues en 2016. Ainsi, paradoxalement, un habitant de Champel, des Eaux-Vives ou de Chêne-Bourg mettra plus de temps pour rejoindre plusieurs villes de notre pays qu’il n’en mettait en 2015, avant la mise en service du Léman Express. La suppression des lignes mettant en relation Genève avec Neuchâtel et Bienne constituent une péjoration inacceptable de la mobilité entre ces cités horlogères dont les liens historiques et culturels ne sont plus à démontrer.

Le député Vert Julien Nicolet-dit-Félix dépose une motion intitulée « Projet d’horaire CFF à partir de 2025 – Préservons une desserte ferroviaire de qualité entre notre canton et le reste de la Suisse » qui sera demandée en urgence par le groupe des Vert-e-s à la séance du Grand Conseil de demain, 11 mai. Cette motion demande au Conseil d’Etat genevois de reprendre langue avec la CTSO, les CFF et l’Office fédéral des transports (OFT) pour demander une révision rapide de ce projet d’horaire, en maintenant une liaison horaire par le pied du Jura et deux liaisons horaire entre Genève et Lausanne sans arrêt. Elle invite également le Conseil d’Etat à agir au mieux pour que le projet bientôt séculaire de seconde ligne entre Genève et Lausanne, qui est soudain redevenu d’actualité à la faveur de l’affaire du « trou de Tolochenaz », puisse être réalisé dans les délais les plus brefs possible.

Cette annonce des CFF et de la CTSO priverait notre canton de lignes de trains essentielles aux Genevois-es et péjorerait des trajets effectués par des dizaines de milliers de personnes au quotidien. Alors que l’urgence climatique devient une réalité pour une majorité des habitant-e-s de la planète (en témoigne les températures records enregistrées dans divers points du monde actuellement) et que plusieurs pays européens révolutionnent le transport ferroviaire via des abonnements très bons marchés, la Suisse va à rebours du bon sens en rendant moins attractif le train ! Au contraire, c’est uniquement via une politique de développement massif de l’offre ferroviaire qui soit abordable pour toutes et tous que le transfert modal des transports individuels motorisés vers le rail sera possible. Les Vert-e-s espèrent que leur motion empêchera une dégradation de l’offre ferroviaire pour notre canton et continueront de se battre sans relâche pour la mobilité durable à Genève et en Suisse.

Signataires

  • Julien Nicolet-dit-Félix, député et vice-président des Vert-e-s genevois-es
  • Marjorie de Chastonay, députée et cheffe de groupe