Léo Peterschmitt

Motion déposée par Léo Peterschmitt en mars 2024

Texte complet: M 3003

Exposé de la question:

La qualité de l’air intérieur est un problème majeur de santé publique. En effet, l’accumulation principalement de CO2 ainsi de particules diverses dans l’air a de nombreux effets sur la santé.

Tout d’abord, l’accumulation de CO2 entraîne de la fatigue, une baisse des capacités de concentration et d’apprentissage. Ces « symptômes » s’accentuent avec l’augmentation de la concentration de CO2 et des effets s’ajoutent encore à des concentrations très élevées.

Ensuite, l’accumulation des particules diverses comme les composés organiques volatils impacte aussi la santé, avec là aussi des effets multiples : irritation des muqueuses, fatigue, maux de tête. Une humidité ambiante associée souvent à une mauvaise ventilation intérieure s’accompagne souvent de symptômes similaires.

La multiplication des polluants dans les espaces intérieurs provient également de la pollution extérieure. L’effet n’est pas additionnel entre la pollution de l’air extérieure et la pollution de l’air intérieur, mais multiplicatif. Il y a plusieurs catégories de polluants, les polluants primaires et les polluants secondaires. Les polluants primaires sont émis tels quels et les polluants secondaires sont des transformations chimiques de polluants primaires en d’autres composants. Le brassage de plusieurs polluants amplifie le risque de transformation. Les conditions d’humidité, d’exiguïté et de l’effectif de personnes dans une pièce, amplifient également ces risques. Pour prendre l’exemple de l’école, il y a dans les classes un nombre élevé de personnes pour des surfaces relativement faibles. Des mesures sérieuses de prévention et de purification de l’air sont nécessaires.

L’air intérieur est aussi un facteur qui influe sur la transmission des maladies. Une mauvaise ventilation de l’air s’accompagne d’une augmentation de la circulation des maladies transmissibles par voies aériennes. En effet, un espace mal ventilé est propice à l’augmentation de la charge virale et à une contagiosité accentuée. Les effets des maladies sont multiples. Dans le cas des établissements d’études et de formation, elles impliquent pour les jeunes et enseignants à la fois les conséquences immédiates d’une infection (absence, fatigue, péjoration de maladies préexistantes) mais aussi des conséquences sur le long terme, comme une discontinuité et un déficit dans l’apprentissage dû à l’accumulation de différents épisodes infectieux ou les séquelles que peuvent laisser certaines maladies comme le covid long. Au niveau collectif, une circulation virale accrue dans les lieux d’études a pour effet une augmentation de la circulation virale dans le reste de la population, notamment vers des populations vulnérables.

Les conséquences sont aussi économiques, soit en participant aux coûts de la santé, soit de manière indirecte avec des baisses de productivité, des absences pour maladie ou pour enfant malade, ou des coûts de remplacement.

Une mauvaise qualité de l’air n’est pas une fatalité, surtout que les investissements nécessaires à l’adaptation des systèmes et protocoles de ventilation sont faibles comparés aux gains de productivité et en santé qu’ils apportent.

L’installation de systèmes de filtration de l’air ne règle pas les problèmes liés à la concentration de CO2 mais ceux-ci agissent efficacement contre la transmission des maladies au vu des coûts dérisoires de l’installation de systèmes portables de ventilation à filtre HEPA (voir annexe). Ils représentent une alternative temporaire et ont l’avantage de pouvoir être mis en place facilement, en attendant la mise en place plus difficile d’une ventilation de qualité.

Pour toutes ses raisons, je vous invite à faire bon accueil à cette proposition de motion.