Muni-e-s de près de 2700 signatures, les associations et partis politiques ont déposé la pétition transfrontalière « Non à l’échangeur de Viry, Oui aux transports publics et à la mobilité douce » auprès des autorités haut-savoyardes et genevoises. Cette pétition vient rappeler aux autorités les engagements climatiques pris de part et d’autre de la frontière qui ne sont pas compatibles avec la construction de nouveaux projets autoroutiers. Un investissement massif doit être consenti pour développer les transports publics et la mobilité douce, à l’échelle du Grand Genève.

Partant du lieu où est envisagé le projet d’échangeur autoroutier à Viry, une délégation s’est rendue à la Chancellerie d’Etat du canton de Genève pour y déposer la pétition. Cette délégation s’est, ensuite, rendue à Annecy en Léman Express pour déposer la pétition auprès du Conseil départemental de Haute-Savoie.

La crédibilité des engagements climatiques est en jeu

A l’instar d’autres projets d’aménagement dans le Grand Genève, le projet de construction d’échangeur autoroutier à Viry entre en contradiction avec les engagements climatiques pris par les différentes autorités compétentes.

Aujourd’hui, la mobilité est le premier poste d’émission de CO2 de l’agglomération. Avec la charte Grand Genève en transition, tous les partenaires se sont engagés à atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour les transports, Genève vise la réduction de 40% du trafic motorisé d’ici 7 ans. Incompatible avec de nouvelles infrastructures autoroutières !

Des deux côtés de la frontière, ce projet vient menacer la qualité de vie. Sur Genève, les habitant-e-s de Soral et des villages alentours sont déjà étouffés par le trafic pendulaire. Or, l’échangeur va attirer des automobilistes supplémentaires cherchant à éviter Bardonnex (via la D118). Sur la Haute-Savoie, il crée les conditions pour davantage de trafic dans le futur renforçant encore la dépendance automobile dans une région aux infrastructures déjà fortement centrées sur la voiture.

Protéger le dernier corridor biologique entre le Rhône et le Salève, récemment restauré !

Il viendrait également artificialiser des sols agricoles, pourtant essentiels au maintien d’une agriculture durable et de proximité. La souveraineté alimentaire de l’ensemble du bassin de vie s’en trouverait affectée. Ce projet viendrait également menacer, une nouvelle fois, la biodiversité de la région, alors qu’un écopont vient d’être construit pour restaurer le corridor biologique du vallon de la Laire.

Questionner les projets de mobilité en dans le genevois français et le canton de Genève

Cette pétition transfrontalière vient questionner le développement du Grand Genève. Alors que les autorités prennent des engagements en faveur du climat et que le nombre d’habitants et habitantes de la région continue de croître, aucun projet transfrontalier sérieux n’est envisagé pour la mobilité durable. Le succès du Léman Express et de la voie verte sont pourtant la preuve que la demande est là ! Les plus de 2600 signatures récoltées de part et d’autre de la frontière demandent aux autorités concernées de renoncer au projet d’échangeur de Viry, afin de développer des infrastructures de transports publics et de mobilité douce.

« Les Vert.e.s appellent à stopper de tels projets qui détruisent des terres arables et favorisent le transports routiers. Pour répondre à nos engagements climatiques, il faut impérativement développer la mobilité douces et les transports en commun. Alors que le Grand Genève nourrit à peine un tiers de sa population, préserver les terres agricoles et la biodiversité doit être notre priorité. » Isabelle Pasquier-Eichenberger, Conseillère Nationale Les Vert.e.s

« A l’heure de l’urgence climatique absolue, et tandis qu’au parlement on discute actuellement du zéro artificialisation nette, défendre ce projet routier comme le fait le département de Haute-Savoie apparaît totalement surréaliste et à côté de la plaque. » Benjamin Joyeux, Conseiller Régional AURA EELV