Echo du Grand Conseil de la session des 28 février et 1er mars rédigé par Yvan Rochat, député Vert

La session du Grand Conseil des 28 février et 1er mars fut intense, positive pour les projets des Verts et surtout elle révèle, enfin! une certaine prise de conscience quant aux enjeux de l’urgence climatique.

Aéroport : du mieux et du moins bien

Les Verts ont réussi à faire passer une motion demandant à l’Etat de limiter les déplacements de ses élu.e.s et fonctionnaires en avion ainsi qu’une résolution interpellant  les chambres fédérales afin qu’elles mettent en œuvre une taxe incitative sur le trafic aérien.  Tant mieux et espérons que tant le Conseil d’Etat que les élu.e.s au niveau fédéral s’attelleront sans délais à la réalisation de ces deux objectifs ! Car comme l’indique très justement la députée verte Isabelle Pasquier :

« Le transport aérien émet à l’échelle mondiale autant de CO2 que l’Allemagne. Et pourtant, l’aviation échappe à toute taxation et aux engagements en faveur du climat. Cette exception n’est plus acceptable. »

Delphine Klopfenstein, auteure de la motion, a déclaré pour sa part en plénière du Grand Conseil : « Il est urgent de légiférer davantage sur le trafic aérien et de consolider les règlements dont nous disposons. C’est précisément ce que vise cette motion à savoir que l’Etat revoie son règlement en matière de déplacement aérien de manière à faire preuve d’exemplarité climatique ! Soit que seuls soient autorisés, à titre exceptionnel et sur demande dûment justifiée, les voyages en avion de plus de 1200 km ».

Du moins bien par contre concernant le débat affligeant que les opposant.e.s à l’initiative des riverains de l’aéroport (IN163 « Pour un pilotage démocratique de l’aéroport ») ont mené pour imposer un contre-projet vide de sens. Malgré la levée de bouclier de 62 communes représentant plus de 470’000 habitant.e.s sur l’ensemble de l’agglomération genevoise, malgré la mobilisation intense d’une trentaine d’associations de quartiers, associations de parents d’élèves et associations environnementales contre l’immobilisme pernicieux que représente le contre-projet, celui-ci a trouvé une majorité grâce à l’alliance des partis soumis aux lobbys économiques : le PLR, le PDC, l’UDC et le MCG.

« Vous l’aurez compris, ce contre-projet est un leurre, c’est la méthode habituelle, qui est de minimiser les faits et les inquiétudes de la population pour être sûr que l’arbitrage soit toujours favorable aux enjeux économiques. » (François Lefort)

Climat et environnement les Verts à l’offensive

C’est tout d’abord le projet de loi « Halte au sac plastique » initié par notre députée Delphine Klopfenstein Broggini qui passe la rampe après un intense travail en commission. L’enjeu n’est pas mince car, en Suisse, les principales enseignes du pays ont mis en circulation 66 millions de sacs plastiques en 2017 et qu’une étude a révélé en décembre dernier qu’environ 50 tonnes de plastiques sont jetés chaque année dans le lac Léman.

« En mettant le doigt sur le désastre causé par le plastique sur la planète, en passant par les grands fleuves d’Asie jusqu’au lac Léman, ce projet de loi pointe notre consommation de sacs plastiques. Loin d’être une mesure symbolique, il s’agit ici d’inscrire dans la loi l’interdiction de distribuer gratuitement des sacs plastiques dans les magasins ! » (Delphine Klopfenstein)

C’est ensuite la motion portée par Jean Rossiaud « Une réponse politique à l’appel des jeunes pour sauver le climat » qui très opportunément rappelle à la classe politique genevoise que celle-ci ne peut pas rester spectatrice de la formidable mobilisation de la jeunesse.  En substance, la motion demande au Conseil d’Etat de se saisir beaucoup plus activement du plan climat qu’il a élaboré et de le mettre en œuvre afin que l’objectif 0% de gaz à effet de serre soit réalisé d’ici 2030.

« Les Verts se sont toujours battus pour les générations futures. Pour éviter la catastrophe climatique. Que nous disent les jeunes grévistes /manifestant.e.s ? « Nous sommes la première génération subit de plein fouet la catastrophe. Il ne s’agit plus de gérer le risque, mais de reconnaître que nous vivons déjà une crise écologique majeure et de décréter l’Etat d’urgence climatique ! » (Jean Rossiaud)

On regrettera qu’une majorité, toujours la même, frileuse lorsqu’il s’agit d’aborder concrètement la crise climatique ait préféré un renvoi en commission plutôt qu’un traitement de ce texte immédiatement par le Conseil d’Etat, affaire à suivre, on ne lâche rien…

Grève des femmes du 14 juin, pas d’examens ce jour-là !

Inégalités salariales, harcèlement de rue et sur le lieu de travail, le 14 juin les femmes arrêteront de travailler dans toute le Suisse pour signifier leur ras-le-bol d’une situation qui ne bouge pas ou trop lentement. La motion présentée par notre députée Adrienne Sordet demandant au DIP de ne pas organiser d’examens (à l’instar de ce qui sera fait dans d’autres Cantons) ce jour-là a trouvé sa majorité. Bien joué! Et espérons que malgré la très prudente réponse de la cheffe du DIP prenant note du fort soutien à ce texte, cette dernière sera capable d’y donner une réponse favorable sans se laisser freiner par les inévitables complications organisationnelles inhérentes à une telle demande.

« Soutenons les femmes qui sont encore en études, en apprentissage :  celles qui représentent aussi le futur de notre société ; Soutenons ces femmes pour qu’elles puissent faire partie de ce mouvement et pour qu’elles puissent se mobiliser pour leurs droits. » (Adrienne Sordet)

Une ville verte multipolaire et dense

C’est le choix qu’à fait une majorité du Grand Conseil en dotant le Canton de Genève d’une fondation spécifiquement destinée à permettre au secteur de Praille-Accacias-Vernet (PAV) de muter d’une zone industrielle en un formidable quartier d’une ville qui sera demain plus verte, dense et multipolaire. Malgré la guérilla parlementaire rétrograde du PLR et de l’UDC contre cet outil fondamental pour la transformation du PAV, une majorité s’est dégagée autour de notre magistrat Antonio Hodgers et des Verts grâce au soutien du PS, du MCG et d’une partie du PDC.

« Soutenir cette fondation, c’est également valider le travail réalisé par les trois communes de Lancy, Carouge et Genève qui n’ont pas eu peur de dire oui à un quartier capable d’accueillir à terme plus de 20’000 habitants. A l’heure où la cherté du logement frappe les plus fragiles économiquement comme la classe moyenne, ce courage-là doit non seulement être salué mais soutenu maintenant par nos votes. » (Yvan Rochat)