Par Thomas Huwiler, Matthias Erhardt et Isabelle Pasquier-Eichenberger, candidat-e-s au Conseil national

Le prix du billet de transport est, avec l’adéquation de l’offre, un élément décisif dans le choix du mode de transport. Développer l’offre des transports publics est une revendication première des Vert.e.s. La réflexion sur le prix s’impose : Monsieur Prix dénonce que le coût pour emprunter les transports publics augmente, tandis que celui de la voiture individuelle diminue. Faire du tarif réduit le prix de référence pour toutes et tous est un des engagements centraux de cette campagne.

Aujourd’hui, le transport routier est la première source d’émission de CO2 en Suisse (37%). Alors qu’il faudrait réduire de près de 60% les kilomètres parcourus en voiture individuelle pour respecter les engagements pris dans le cadre des accords de Paris, la part modale des transports en commun stagne depuis 10 ans (autour de 24%). Et que fait la majorité bourgeoise à Berne ? Elle soutient des milliards pour élargir les autoroutes et coupe dans le soutien aux transports régionaux.

Alors que l’Allemagne lance un abonnement général à 49 euros par mois, la Suisse prévoit, elle, une augmentation du prix des billets et des abonnements. Les billets dégriffés sont certes intéressants, mais ce sont des offres ciblées, disponibles uniquement en ligne. Ils restent un phénomène assez marginal qui ne permet pas le changement dont nous avons urgemment besoin !

Seul un tiers de la population possède un abonnement demi-tarif. Pour les autres, le plein tarif constitue indéniablement un frein. Il est du devoir de l’Etat d’assurer des transports publics à un prix concurrentiel. Notre proposition : généralisons le prix du demi-tarif pour tou-te-s ! Cette mesure vise spécifiquement les utilisateurs occasionnels pour qui le prix du train plein tarif est prohibitif. Elle s’inscrit pleinement dans une logique de transition puisqu’elle crée une incitation auprès de celles et ceux dont il faut changer les habitudes. Sachant que la population se déplace toujours plus, nous devons assurer que toutes et tous puissent se déplacer mieux. Mieux pour l’environnement et le porte-monnaie.

Cette mesure est ciblée, réaliste, écologique et sociale. Elle soulage le budget de la population et s’inscrit dans une logique d’affranchissement du transport individuel motorisé (même électrique), seul moyen d’atteindre la neutralité carbone en 2050.