Déjà attaquée en justice par différents recours déposés par les milieux immobiliers – tous invalidés par le Tribunal Fédéral -, l’initiative n’avait que peu de chance de convaincre leurs nombreux relais politiques bien installés au Grand Conseil. 

Malgré le fait que la proportion de logements en coopérative soit de près de 25% à Zürich, malgré des loyers en moyenne 38% en-dessous du prix du marché selon l’OCSTAT, malgré le fait de sortir des logements de la logique spéculative, ces arguments en faveur des plus de 75% de locataires du canton n’auront pas suffi à convaincre les soutiens parlementaires aux grand promoteurs immobiliers. L’initiative était pourtant soutenue par le Conseil d’Etat, tout comme la plupart des personnes auditionnées en commission.  

La coopérative remplit à moindre coût l’objectif politique de maîtrise des coûts de la vie et a des loyers modérés. Ça réduira l’effort demandé à l’Etat pour soutenir les ménages ne pouvant pas assumer leur loyer… Il y a un intérêt public, en termes de finance, à promouvoir ce type d’habitat

c’est ce qu’a dit au nom du Conseil d’Etat M. Serge Dal Busco en séance du GC le 27 juin 2022. 

Des loyers en moyenne 38% moins chers 

Les logements que les coopératives construisent ne sont pas soumis à la spéculation immobilière et donc à la hausse des loyers. Les loyers servent uniquement à couvrir les coûts de construction, de gestion et d’entretien sans que personne ne fasse de bénéfice. Si bénéfice en fin d’exercice annuel il y a, il est réinvesti dans l’amélioration du bâti, au bénéfice des habitants et du voisinage. 

Favoriser la mixité et la cohésion sociale 

Les coopératives garantissent une mixité sociale. En effet, au sein d’une même coopérative différentes types de logement et de loyer peuvent être proposés. Les coopérateurs et coopératrices sont encouragé-e-s à prendre une part active dans le fonctionnement de leur lieu de vie, ce qui permet de renforcer la dynamique du quartier. Les coopératives permettent de réunir, au sein d’un même immeuble ou ensemble, des personnes avec des motivations, des profils et des revenus différents avec comme motivation initiale l’accès à un logement abordable et de qualité. 

Un parc de logements mieux entretenus dans les coopératives  

Dans les coopératives, ce sont les habitants et habitantes qui décident de la nature des travaux à mener et qui ont donc un intérêt (financier et de confort) à ce que leurs charges diminuent. Cet incitatif ne se retrouvent pas dans le loyer libre qui voit les propriétaires rechigner à engager des rénovations qui ne leur bénéficient pas directement.  

Les coopératives : des vrais agents de la promotion immobilière durable et accessible 

Dans un canton où le territoire est exigu et le prix des terrains très élevé, le modèle de la coopérative d’habitation convient particulièrement bien et permet d’éviter les pratiques spéculatives. Le statut sans but lucratif des coopératives fait que les éventuels bénéfices ne sont pas distribués à des actionnaires mais servent à alimenter un fonds pour la construction de nouvelles coopératives. Les coopératives sont ainsi devenues des agents actifs de la construction de logements économes répondant au besoin prépondérant de la population. 

A des objectifs clairs et ambitieux, la majorité préfère un contreprojet inexistant et aux contours flous 

Les Vert-e-s ont bien compris que la majorité ne souhaite simplement pas de cette initiative qui contribuerait pourtant à mieux maîtriser la hausse des loyers dans le canton. Face au vote populaire, elle préfère jouer la montre et lui opposer un contreprojet dont elle n’a aucune idée ni de la teneur, ni des objectifs. Nous attendons donc avec impatience de découvrir les propositions qui seront faites dans le contreprojet et nous sommes déjà prêt à mener campagne pour la votation populaire en faveur de l’initiative.