Les Vert-e-s ont déposé une Motion « L’urgence climatique est là, le monde change, les PLQ doivent s’adapter » qui demande à faciliter la révision des anciens Plan Localisé de Quartier (PLQ). Après quelques années, un certain nombre d’entre eux ne correspondent simplement plus aux nouveaux enjeux de l’aménagement du territoire et à ceux de la crise climatique actuelle. Il est important de réconcilier le temps long de l’aménagement avec les préoccupations actuelles et futures de la population.

L’aménagement du territoire – et, avec lui, la construction de nouveaux logements – fait de plus en plus face à des critiques et des arbitrages complexes. Les projets d’aménagement, une fois arrivés dans leur phase de réalisation, se retrouvent parfois en décalage avec les enjeux actuels et les attentes de la population, notamment pour ce qui concerne le patrimoine arboré et l’adaptation au changement climatique.

L’urgence climatique oblige, aujourd’hui, les autorités à mieux considérer le patrimoine arboré existant et tous les services écosystémiques qu’il représente, et à les intégrer dans les plans de quartier actuels et futurs. Si les nouveaux PLQ intègrent mieux cet aspect, ce n’est souvent pas le cas des anciens plans. En ce sens, le département du territoire a déjà entrepris de revoir les PLQ les plus anciens, mais il ne bénéfice que d’une faible marge de manœuvre pour contraindre les propriétaires et les promoteurs à abandonner une partie de leurs droits à bâtir pour épargner la végétation existante. Or, dans un environnement contraint et exigu comme le territoire du Canton de Genève, les priorités évoluent. Les arbitrages effectués au début des années ‘90 doivent pouvoir être réévalués à l’aune des considérations actuelles.

La motion déposée par les Vert-e-s demandent de donner plus de marge de manœuvre aux autorités pour réévaluer les PLQ de plus de 15 ans, en tenant compte du réchauffement climatique et des mesures du Plan Climat. Ils demandent également que les nouveaux PLQ soient révisés tous les 10 ans. Les communes devraient également voir leur rôle élargi pour pouvoir racheter des droits à bâtir, afin de préserver la valeur écosystémique de certaines parcelles. En ce sens, le fond d’arborisation cantonal (ou un autre fond ad-hoc) pourrait être utilisé à cette fin. Le calcul du montant compensatoire pour l’abattage, déjà réévalué à plusieurs reprises, devra être significativement revu à la hausse afin de tenir compte de l’ensemble de la valeur écosystémique de la végétation existante. 

La population doit également être mieux informée, lors de la mise en œuvre des PLQ. Dans ce cadre-là, un plan de communication doit être mis en place pour que les habitants soient informés des travaux devant être effectués.

Dans un contexte de pénurie structurelle de logements à Genève[1] et alors que les loyers ont augmenté, en moyenne, de 20% depuis 2005[2] (et que des augmentations conséquentes sont annoncées pour 2024), et alors que les projections actuelles tablent sur une augmentation de 70’000 à 150’000 habitants dans le Canton[3] d’ici à 2050, les Vert-e-s tiennent à assumer leurs responsabilités. 

Comment envisager l’aménagement du territoire alors que :

  • les communes françaises avoisinantes ne souhaitent plus être uniquement des villes dortoirs,
  • les flux de pendulaires sont de plus en plus difficiles à gérer,
  • la zone agricole doit être épargnée,
  • le territoire ne doit pas être mité,

tout en préservant la nature en Ville et en aménageant des corridors biologiques sur l’ensemble du territoire cantonal ?

Loin des réponses simplistes et démagogiques amenées par certains, Les Vert-e-s assument une position qui nécessite des arbitrages. Si nous reconnaissons que ceux-ci doivent mieux prendre en compte les enjeux liés à la biodiversité, nous regrettons qu’ils ne s’inscrivent pas dans une réflexion plus large sur l’attractivité fiscale et économique du Canton. A ce titre, les partis qui souhaitent maintenir et renforcer cette attractivité se gardent bien de faire des propositions sur la manière dont ils envisagent d’accueillir les futur-e-s travailleurs et travailleuses.

Les Vert-e-s continueront de s’engager pour renforcer la résilience du territoire cantonal et de l’ensemble de l’agglomération, face aux enjeux du réchauffement climatique. Nous sommes conscients des importants déséquilibres territoriaux et de la nécessité de mieux intégrer la biodiversité dans l’aménagement du territoire. Pour ce faire, nous allons continuer d’améliorer le cadre légal existant et nous appelons l’ensemble des partis à avoir une vraie réflexion sur l’attractivité économique de notre territoire.

Contacts :

  • Céline Bartolomucci, députée des Vert-e-s genevois-es
  • David Martin, député Vert et chef de groupe

 

[1] Le taux se situe à 0,42% à Genève (au 1er juin 2023 selon l’OFS), bien en-dessous d’un taux de vacance idéal de 1,27% (0,75% pour Genève) estimé dans une étude par Wüest Partner.

[2] Tribune de Genève, « Viser le taux de vacance idéal », publié le 01.11.2023

[3] République et Canton de Genève, « Projections démographiques pour le Canton de Genève : Population résidante de 2021 à 2050 », Communications statistiques n° 67, mars 2022